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Citation de mimo26


Sur la banquette, je me suis assoupie, la tête calée entre mon sac et la vitre, les yeux perdus dans l’histoire banale d’une épouse qui s’enfuit. Le mari, les rochers, le revolver, c’étaient les préliminaires ; le point de départ d’une existence qui jusqu’ici se vivait à reculons. Les paupières closes, je me suis rappelé tous les mauvais moments de ma vie conjugale, toutes ces humiliations que j’avais ramassées à la pelle. Même en fouillant ma mémoire, il ne me restait rien de bon. Evidemment je ne voulais pas vraiment ce qui était arrivé, mais c’était fait. Excessif, peut-être. A chaque situation, il devrait y avoir une excuse disponible, à laquelle se raccrocher. Comme je n’en voyais aucune, je me suis laissée aller. Au milieu de ma torpeur, je me suis représenté le corps flottant enserré dans les algues, l’enquêteur qui le découvrirait, les questions qu’il se poserait : qui l’a tué ? s’est-il tiré tout seul une balle dans la tempe ? l’y a-t-on aidé ? Perdue dans mon rêve, j’ai imaginé Caroll répondre à l’aide de ses mains qui ne mentent jamais : Je vous jure, inspecteur, Jeffrey était encore en vie quand Chloé est montée dans le train. Caroll ajoutera, elle dont la bouche ne dit jamais mot mais dont les oreilles sont infaillibles à cause de la compensation des sens, que c’était un mauvais jour pour une balade en mer et que Jeffrey râlait contre ces collaborateurs qui ne font que des conneries. Bien, commentera la police, nous nous occuperons de la veuve plus tard. Il n’y a pas d’urgence puisque nous avons des mécontents qui sont des suspects, y compris la victime elle-même, laquelle, accablée de remords que personne ne lui soupçonnait, aurait pu volontairement mettre fin à sa carrière d’homme sans cœur et sans pitié.
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