Le 3 février 2019, certains ( rares?) cinéphiles ont pu célébrer les trente ans de la disparition du cinéaste/acteur John Cassavetes , unanimement considéré comme le pape de la nouvelle vague new-yorkaise qui a vu le jour peu ou prou en même temps que son homologue française.
Cassavetes a très vite imposé une véritable "marque de fabrique" de son cinéma, une touche reconnaissable en toutes, avec quelques ingrédients indissociables , c'est à dire un budget dérisoire, une caméra intimiste au plus près des personnages souvent à la dérive mais terriblement touchants, des gros plans captant au plus près leurs émotions et une part plus ou moins grande à l'improvisation, même si ce procédé a d'après l'essai que lui consacre Sophie Soligny, était surtout le cas pour son tout premier long métrage, Shadows.
Ce film, dont la sortie- en deux temps, Cassavetes retournant toute une partie du film après un accueil très tiède en projection test- fut un vrai choc pour tous ceux qui l'ont vu à l'époque et même depuius et lui conférant .apidement une stature d'auteur mythique particulièrement aux yeux du public européen plus que ceux de son continent qui l'aura toujours un peu négligé.
Cassavetes aura, tout au long de sa très brillante carrière, tourné des longs métrages qui ont fait date dans le cinéma mondial (Faces, Une femme sous influence, Opening Night) assez loin des carcans des productions hollywoodienne , des films très souvent incandescents et profondément humains.
Dans cette biographie aussi exigente qu'accessible, Sophie Soligny tord le coup à quelques idées reçues sur ce cinéaste iconoclaste, engagé dans une croisade contre les studios traditionnels avec cette troupe qui lui était fidèle ( son épouse Gena Rowlands, mais aussi des comédiens comme Seymour Cassel, Peter Falk, Ben Gazzara) et cette façon bien à lui d'imbriquer vie professionnelle et vie intime., le tout à mon sens cumulant sans doute en 1974 avec " Une femme sous influence" sans doute sa plus belle et forte réalisation, son chef-d'oeuvre d'une puissance incomparable .
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