Sophie Wahnich vous présente son ouvrage "La Révolution des sentiments : Comment faire une cité. 1789-1794" aux éditions Seuil. Entretien avec Clément Monseigne.
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Au fondement des principes révolutionnaires, il a fallu, mettre en œuvre du courage, des rapports de force, et pas simplement des idées qui auraient mûri par l'opération magique du débat d'idées et d'un nouveau partage du sensible.
Le débat d'idées et le partage du sensible ont certes préparé la possibilité d'une révolution, lui ont donné sa densité intellectuelle, morale et politique, mais ce sont ensuite les combats très concrets, souvent dangereux, qui ont permis aux idées et à l'esprit des Lumières de s'incarner dans des institutions, des lieux, des pratiques.
Il s’agira donc de revenir sur des quêtes, des pertes, des dénis, des clivages pour les moments de transmission chaque fois singuliers. A l’inquiétude révolutionnaire d’une Révolution inouïe, difficile à assimiler au présent et difficile à transmettre aux générations futures font suite le déni et le travestissement thermidoriens. En sommes-nous vraiment sortis ?
on ne peut régner innocemment, régner est toujours un crime d’usurpation, de domination et de tyrannie
il s’agit bien de raconter la voix du peuple, de tenter de la restituer, de montrer comment elle advient et comment elle s’efface ou resurgit pour laisser sa place au texte d’un livret où il faut faire parler la loi
Chacun sait pourtant que l’hypothèse d’un état antérieur à la vie en société est une fiction utile qui permet de doter les hommes de droits dits naturels qui permettent de normer les droits positifs. L’enjeu est donc de savoir si l’on pourra remettre en question le droit positif grâce à ces normes énoncées sous forme de principes, ou si la sphère juridique positive, le droit élaboré en assemblée législative, produira de fait une clôture de la souveraineté du peuple rabattu sur l’État de droit
cette capacité à maintenir sa liberté, maintenir le désir renouvelé de ne pas retomber dans une condition a-critique soumise à des lois devenues non-contemporaines
C’est cette variété des manières d’intervenir dans le débat public qu’il nous a également paru utile de montrer, à l’heure où cette multiplicité existe à nouveau dans l’espace virtuel, mais sans connaître d’institutionnalisation dans la vie politique réelle, celle qui conduit effectivement à la fabrique des lois et permettait à chacun d’avoir vraiment son mot à dire dans l’élaboration des débats publics et des lois
Vous ne comprendrez donc jamais que la différence des richesses, des talents et de l'éducation parmi les hommes ne détruit pas l'égalité de leur espèce et de leurs droits sociaux ; que cette égalité-là est sacrée, et que les Français prétendent en jouir.
Discours d'Isnard, le 5 janvier1792
Éclairer intensément certains détails de ce tableau, c’est tenter de comprendre ce qui se joue dans cette insistance populaire à vouloir déjouer les faux-semblants d’une concorde qui renonçait à reconnaître en chacun des hommes un citoyen à part entière.
Loin de maintenir la démocratie comme cela est si souvent affirmé, la défense du libéralisme économique conduit à des modes de maintien de l’ordre et de répression qui n’ont plus rien de démocratiques