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Citation de Patrijob


Tout en moi était avide de fraîcheur et d'isolement, cette proximité des hommes m'écrasait. Il y avait une fenêtre à ma portée. Je l'ouvris toute grande. Tout là-bas était encore mystérieux, la violente inquiétude de mon sang était répandue dans l'immensité du ciel nocturne. La lune jaunâtre vacillait comme un oeil enflammé dans un halo de brouillard rouge et des vapeurs blafardes glissaient pareilles à des fantômes sur la campagne. Les grillons chantaient fiévreusement ; l'air paraissait tendu de cordes métalliques aux vibrations aigües et stridentes. De temps en temps on entendait le coassement léger et stupide d'une grenouille, des chiens aboyaient plaintivement et très fort ; quelque part dans le lointain des bêtes mugissaient, et je me souvins qu'en des nuits semblables la fièvre empoisonnait le lait des vaches. Comme moi la nature était malade, comme moi elle éprouvait un violent dépit, une sourde rage et il me semblait regarder dans un miroir qui eût reflété mes sentiments. Tout mon être se penchait dehors, ma fièvre et celle du paysage se confondaient en une muette et moite étreinte.
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