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Citation de AngelineBailleul


"Étroitement enlacées, elles pleurent, se baignent mutuellement le visage de larmes brûlantes qui tout d’abord coulent hésitantes, puis plus rapides, et, poitrine contre poitrine, l’une reçoit de l’autre le choc de son sanglot, qu’elle lui renvoie en frisson. Les deux enfants ne sont qu’une seule souffrance, un corps unique qui sanglote dans l’obscurité. Ce n’est plus la gouvernante qu’elles pleurent, ni leurs parents qui, maintenant, sont perdus pour elles ; mais c’est une brusque horreur qui les secoue, la peur de tout ce qui pour elles va à présent sortir de ce monde inconnu dans lequel elles ont jeté aujourd’hui un premier regard plein d’effroi. Elles ont peur de la vie dans laquelle elles entrent maintenant, de la vie qui leur apparaît sombre et menaçante comme une forêt ténébreuse qu’elles seraient obligées de traverser. L’angoisse confuse qu’elles éprouvent devient toujours plus vague, touche presque au domaine du rêve, et, de plus en plus, leur sanglot s’affaiblit. Leurs deux haleines, à présent, se confondent, comme tout à l’heure se confondaient leurs larmes.
Et enfin elles s’endorment."
"La gouvernante"
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