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Olivier Bournac (Traducteur)Alzir Hella (Traducteur)
EAN : 9782253095255
116 pages
Le Livre de Poche (01/09/1994)
3.94/5   326 notes
Résumé :
Avec Maupassant pour modèle, Stefan Zweig s'est attaché, selon ses propres mots, à donner à chacune de ces trois nouvelles toute «la substance d'un livre.»
Dans «Destruction d'un cœur,» un vieil homme ne se résout pas à admettre que sa fille devienne adulte. Il se laisse consumer par une jalousie qui, peu à peu, l'isole de ses semblables. Romain Rolland voyait là l'une des «plus lucides tragédies de la vie moderne, de l'éternelle humanité.»
Dans «La go... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Stefan Zweig, une valeur sure de la littérature allemande. L"écriture est fluide, très agréable à lire. Les histoires sont courtes mais le talent de l'auteur arrive à en faire des évènements forts. Des comportements humains poussés à l'extrême, des vies brisées, l'omniprésence de situations tragiques...un de mes auteurs préférés.
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Fluidité du style, langue précise et rythmée du conteur, empathie extraordinaire de son auteur : "Destruction d'un coeur" est à la fois une nouvelle éprouvante pour nous (et son protagoniste, condamné à s'effacer sans bruit) et un manifeste "humaniste" de nature presque bouddhiste - car tout est compassion chez le merveilleux Stefan Zweig... Vertiges que nous procure l'exploration de cet art littéraire authentique de ZWEIG, de son "classicisme" jamais ennuyeux, de ses livres d'une constante et si grande force humaniste, au rayonnement immuable. Emotion durable qui saisit leur lecteur (d'hier, d'aujourd'hui, de demain) - sans doute fruit de l'empathie presque "naturelle" à cet homme-là, qui avait ce qu'on nommait alors "du métier"... le mystère Zweig restera toujours l'une des plus belles énigmes de la Littérature.
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Dans ce recueil de trois nouvelles à savoir Destruction d'un coeur, La gouvernante et le jeu dangereux, ce que met en évidence Stefan Zweig est avant tout l'incompréhension entre les différentes générations et peut-être même une jalousie inconsciente des anciens contre cet étalage de beauté et de jeunesse qui leur fait penser à la leur désormais bien consumée.

Dans la première nouvelle, le lecteur découvre l'histoire d'un homme âgé qui vit de façon prospère avec sa femme et sa fille âgée de dix-neuf ans. S'apercevant que cette dernière rentre de plus en plus tard le soir, le vieil homme en conclut que sa fille en vient peut-être à connaître des amours qui ne sont pas les siennes et en tombe malade de jalousie, tel un amant que l'on aurait délaissé pour un autre jeune homme.
Une histoire empreinte de réalisme car quel père n'a pas ressenti un petit pincement au coeur le jour où il apprend que sa fille chérie et choyée lui échappe et s'envole pour d'autres bras que les siens ? L'histoire prend cependant ici beaucoup plus d'ampleur car rongé par le chagrin et, bien qu'il ait sa femme à ses côtés, le vieil homme à la santé fragile se laisse dépérir sans que personne ne puisse y faire quoi que ce soit.

Les deux autres nouvelles ont elles aussi un rapport entre la différence d'âge et un amour qui peut paraître interdit comme par exemple celui qui unit une gouvernante d'un certain âge à un jeune homme ou encore celui du jeu auquel s'est prêté un homme assez âgé en séduisant une jeune fille par la beauté de ses lettres et la justesse de ses mots.


Ces trois nouvelles, bien qu'ayant souvent un dénouement dramatique, restent néanmoins envoûtantes par la prose de l'auteur (que j'adore d'ailleurs, non pas seulement en tant que tel mais également pour la vie qu'il a mené et sa très grande humanité) et en même temps par la simplicité du langage. À découvrit !
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Ce recueil comprend trois nouvelles de Stefan Zweig, toujours aussi exemplaire tant au niveau du style que du thème traité.
Les thèmes concernent les relations parents/ enfants et indirectement la sexualité. Dans Destruction d'un coeur, un père découvre que sa fille a des rapports sexuels, et cela ébranle la vision qu'il a sur la vie qu'il a mené.
Jalousie d'un père vis à vis de sa fille, intelligence des enfants par rapport aux choses de la vie, refus de vieillir...L'écriture de Stefan Zweig est parfaite pour ces tragédies.
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Destruction d'un coeur

Pendant ses vacances, un homme, une nuit, se rend compte que sa fille de dix-neuf ans quitte la chambre d'un inconnu pour retourner dans la sienne. Et là, c'est le drame !
Comment celle à qui il lisait des histoires dans son lit la veille peut-elle quitter son lit pour rejoindre un homme qu'elle connaît à peine ?
Chose encore difficile : sur leur lieu de vacances, sa femme et sa fille s'entendent bien avec trois hommes, avec qui elles discutent, elles échangent. Imaginez la détresse de ce père qui ne sait pas lequel des trois couche avec sa fille !
Cet événement va le ronger, le détruire. Chaque minute sera une souffrance et chaque pensée, un poignard dans le coeur. de plus, sa femme et sa fille semblent n'avoir aucun intérêt pour lui, il pourrait bien mourir qu'elles ne le remarqueraient pas.
C'est ainsi que son coeur va s'éteindre à petit feu, au point de ne ressentir plus aucune sensation, au point de ne vouloir que la mort et peut-être la laisser venir à lui.

La gouvernante

Deux petites filles bien curieuses, comme souvent à leur âge, se posent des questions sur leur gouvernante. En effet, cette dernière semble différente depuis quelques temps. En écoutant aux portes, elles découvrent évidemment très vite le secret que cache leur gouvernante mais ne comprennent pas toute la situation. La nouvelle est écrite à travers les yeux d'un enfant et on ressent leur incrédulité face à certaines situations.
Seule une femme mariée peut avoir un enfant alors comment leur gouvernante pourrait-elle être avoir un enfant ? Et puis, si elle en a un, où est-il ?
Tant de questions se posent dans leur tête sans qu'elles puissent en parler puisque tout ce qu'elles savent, elles l'ont appris de manière peu morale.
La situation va s'envenimer et les deux petites filles vont alors voir s'écrouler une partie de leur monde idyllique. Elles vont apprendre que tout n'est pas toujours rose et que l'avenir peut parfois apparaître comme effrayant.

Le jeu dangereux

Un homme s'ennuyant quelque peu en vacances observe les personnes autour de lui. C'est alors que son regard se porte sur deux vieilles femmes accompagnées d'une adolescente. L'adolescente l'attire dès le premier coup d'oeil. Même si l'attirance est physique, c'est plus profond que ça. Elle l'intéresse véritablement. Cependant, elle est bien plus jeune que lui et il craint le regard de la famille de la jeune fille ainsi que celui des autres personnes. Il décide de lui écrire une lettre romantique en se faisant passer pour un jeune homme. Pendant plusieurs jours, il va donc lui écrire plusieurs lettres.
Mais malheureusement, jouer à ce genre de jeu peut s'avérer dangereux et les conséquences ne sont pas celles qu'il avait espérées.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque le vieillard se réveilla une dernière fois de l'état de narcose où il était plongé, les médecins, voyant la gravité de la situation, firent venir sa femme et sa fille qui, entre-temps, avaient été mises au courant. L'oeil souleva avec peine les paupières entourées d'une ombre bleuâtre.
- Où suis-je ? semblait-il-dire, en regardant fixement la blancheur inconnue d'un local qu'il n'avait jamais vu.
Alors sa fille se pencha pour passer une main caressante sur le pauvre visage délabré ; et, soudain, la prunelle qui tâtonnait en aveugle eut un tressaillement, comme si elle reconnaissait la personne qu'il y avait là.
Une lumière, une petite lumière monta dans la pupille.
C'était elle, son enfant, cette enfant infiniment aimée, c'était elle, Erna, la tendre et belle enfant ! Lentement, très lentement, sa lèvre amère se desserra : un sourire, un tout petit sourire, dont cette bouche fermée n'avait plus depuis longtemps l'habitude, apparut timidement. Et, tout émue par cette joie pénible, Erna s'inclina davantage pour baiser la joue exsangue de son père.
Mais soudain,-était-ce le parfum douceâtre qui le fit se souvenir, ou bien le cerveau à demi engourdi se rappela-t-il le fatal moment qu'il avait oublié?-, soudain un changement terrible se fit sur les traits qui, un instant auparavant, paraissaient si heureux. Les lèvres décolorées se resserrèrent brusquement, avec une furieuse hostilité, cependant que la main, sous la couverture, s'efforçait violemment de se soulever, comme pour chasser quelque chose d'importun, et que le corps blessé tremblait de colère.
- Arrière!... Arrière !... balbutia la lèvre pâle, comme un son inarticulé et pourtant intelligible.
Et la répulsion se manifestait si violemment dans les traits contractés du vieillard qui ne pouvait pas se défendre que le médecin, pris d'inquiétude, écarta les femmes.
- Il délire, murmura-t-il, et maintenant il vaut mieux que vous le laissiez seul.
A peine étaient-elles sorties que les traits convulsés se détendirent, inertes, dans un engourdissement inanimé. La respiration marchait encore sourdement, toujours plus profond était le râle de la poitrine qui cherchait à aspirer l'air lourd de la vie. Mais bientôt elle se fatigua d'absorber cette amère nourriture des hommes. Et, lorsque le médecin palpa le corps avec attention, le coeur détruit avait cessé de faire souffrir le vieil homme.
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De même qu'une maladie commence rarement quand elle se déclare, de même le destin de l'homme ne se dévoile qu'en devenant visible et sous forme d'événement. Toujours, le destin régit depuis longtemps à l'intérieur, dans l'esprit et le sang, avant de toucher l'âme de l'extérieur. Se connaître est déjà se défendre, et la plupart du temps en vain.
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Peu à peu, reculant pas à pas, la douleur le quittait : cette main furieuse ne plongeait plus aussi griffue, plus aussi brûlante dans le corps souffrant. Mais quelque chose de sourd restait, à peine sensible en tant que douleur, quelque chose d'étranger pressait et oppressait et creusait ses galeries à l'intérieur.
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"Étroitement enlacées, elles pleurent, se baignent mutuellement le visage de larmes brûlantes qui tout d’abord coulent hésitantes, puis plus rapides, et, poitrine contre poitrine, l’une reçoit de l’autre le choc de son sanglot, qu’elle lui renvoie en frisson. Les deux enfants ne sont qu’une seule souffrance, un corps unique qui sanglote dans l’obscurité. Ce n’est plus la gouvernante qu’elles pleurent, ni leurs parents qui, maintenant, sont perdus pour elles ; mais c’est une brusque horreur qui les secoue, la peur de tout ce qui pour elles va à présent sortir de ce monde inconnu dans lequel elles ont jeté aujourd’hui un premier regard plein d’effroi. Elles ont peur de la vie dans laquelle elles entrent maintenant, de la vie qui leur apparaît sombre et menaçante comme une forêt ténébreuse qu’elles seraient obligées de traverser. L’angoisse confuse qu’elles éprouvent devient toujours plus vague, touche presque au domaine du rêve, et, de plus en plus, leur sanglot s’affaiblit. Leurs deux haleines, à présent, se confondent, comme tout à l’heure se confondaient leurs larmes.
Et enfin elles s’endorment."
"La gouvernante"
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Ce que je sens avec mes doigts, mon corps, la combustion intérieure qu'il y a en lui et qui me fait souffrir, cela seul est pour moi la réalité... Tout le reste est folie, n'a plus de sens... Car ce qui me fait mal ne fait mal qu'à moi seul... Ce qui m'inquiète n'inquiète que moi seul... On ne me comprend plus et je ne comprends plus les autres...
On est tout seul avec soi-même, jamais je ne m'en suis rendu si bien compte.
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Vidéo de Stefan Zweig
Stefan Zweig, auteur à succès, se voulait citoyen d'un monde qu'unifiait une communauté de culture et de civilisation. Il n'a pas survécu à l'effondrement de ce «monde d'hier» qu'incarnait la Vienne impériale de sa jeunesse.
Stefan Zweig et tous les grands auteurs sont sur www.lire.fr
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
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