AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Stefano Gaudiano (84)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Walking Dead, tome 31 : Pourri jusqu'à l'os

Les Zombies sont là !

Mais les 2 communautés sont déjà retranchées, bien, à l'abri...

La menace Zombi est éradiquée, ce n'est plus une Horde...





Les Zombis !

Enfin, vous ne les verrez que 2 fois. Et, à chaque fois, ils se font massacrer... D'accord, ils cherchent à vous manger, ( à manger simplement? ) mais remplacez les zombis par des pauvres, des révoltés, des étrangers...



La gouverneuse Pamela est en visite auprès de Rick, qui accepte le regroupement des 2 communautés. Bien sûr, rien ne se passera comme prévu ! Et, ce n'est pas la faute des zombies qui se font éclater la cervelle...



J'ai peur, que comme le titre, cette série ne soit déjà "pourrie jusqu'à l'os ! " et que ce ne soit réservé à des gamins ! Il manque quelques péripéties, car ce sont des clichés s'enchaînent et qui manquent de réflexion, de cervelle ? ( pardon, hein!)



Les 2 groupes s'opposent... Personne ne veut réfléchir, on doit montrer sa force... Il faut faire un choix, c'est une dictature qui s'affiche, sous un couvert de Liberté...etc.



Remplacez les zombies par des mendiants, des va-nu-pieds, des pauvres qui traînent dans la rue, qui quémandent, cherchent à manger. Puis mettez en face des soldats, vêtus comme des Stormtroopers, des soldats de l'Empire... Et, c'est un massacre !

Les "bons, les vivants" font même un détour afin de pouvoir exterminer les "méchants zombis"...





Vous aurez, comme dans d'autres pays pauvres du Monde, des déshérités qui se font tuer, quand ils manifestent... En "revenant" ( pardon encore !) sur les choix des personnages de la BD, on voit qu'ils n'ont aucun choix.

Tout comme les zombis, qui sont là seulement en toile de fond...



Lisez la BD, en écoutant Thriller de Michael Jackson.

Ou réfléchissez, avant... avant que les zombis ne vous mangent le peu de cervelle qui vous reste ! Aucun pathos, avec les personnages...





Mais, si c'est pour les "dzeunes", je vous concède qu'ils peuvent aimer!

Quoique que c'est réducteur ( de tête), de le penser.

Et, je me creuse la cervelle, pour savoir comment cette épidémie a gagné les scénaristes et a sclérosé cette série intéressante, au départ...

Un Passé décomposé, qui montrait Rick, un homme se frayer un chemin, à travers des hordes de Zombis, à la recherche de sa femme et de son fils, et d'autres survivants...



Le dernier homme sur terre, mais, " Je ne suis qu'une légende?"
Commenter  J’apprécie          331
DCeased, tome 1

Cela faisait un petit moment que ce DCeased me faisait de l'oeil depuis la bibliothèque (je ne sais pas trop pourquoi je précise le lieu car il pouvait difficilement m'en faire depuis l'étagère des épices de la cuisine mais passons). Et puis, ce week-end du 17 octobre 2020 voilà que le couvre-feu est instauré à Lyon sur fond - tristement habituel à présent - de pandémie de Covid-19. Coïncidence ? Je ne crois pas. En ce dimanche frisquet je décidai donc de dégainer cet ovni de l'écurie DC et le verdict est sans appel : quelle claque.



L'éminent Tom Taylor, à qui l'on doit la remarquable saga Injustice, est de retour à la barre pour l'aube de cette épopée qui s'annonce, comment dire, dantesque, oui c'est bien le mot. Imaginez un croisement de génie entre Walking Dead et Justice League et vous obtenez DCeased, le pari fou de la maison d'édition de faire souffler sur l'univers de nos super-héros costumés un vent post-apocalyptique. Même si le postulat de départ est légèrement tiré par les cheveux (il faut bien trouver un riquiqui défaut tout de même), la suite se veut totalement addictive et délectable.



Les diverses premières de couverture - éditées pour l'occasion - mettant en lumière quelques-uns des héros les plus emblématiques du monde DC sous un jour « zombique », sont clairement annonciatrices du cataclysme à venir : plus rien ne sera jamais comme avant. Le scénariste donne libre cours à sa créativité débordante, il y prend un indéniable et malin plaisir on le sent clairement et, en toute franchise, on en redemande tant c'est exquis. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on peut imaginer un monde ravagé par des super-héros mutants rongés par un virus diabolique.



Côté graphismes, Trevor Hairsine assure, et pas qu'un peu. Sans avoir le coup de crayon le plus habile du milieu, il parvient tout de même à accoucher de planches vivantes et ultra lisibles, conférant au récit une tension palpable et un rythme nerveux. Petit détail perfectionniste, si on veut chercher la petite bête, le dessinateur alterne quelquefois avec un panel restreint d'illustrateurs dont la qualité graphique n'est pas toujours constante et le trait parfois légèrement pataud.



Nul besoin d'en dire davantage, si vous aimez les histoires de zombies à dormir debout ou les sinistres sagas de super-héros en proie au désespoir et à leurs démons, DCeased est tout indiqué. Et si vous êtes en zone « couvre-feu » - c'est étrange d'écrire cela on se croirait dans un paragraphe tout droit sorti de Je suis une légende - vous n'avez plus d'excuse. En attendant la suite, je vais mater La Révolution sur Netflix, histoire de rester dans le thème quoi.
Commenter  J’apprécie          160
Walking Dead, tome 31 : Pourri jusqu'à l'os

À priori, il s'agirait de l'avant-dernier volume de cette saga - que je quitterais avec une pointe de regret, bien que je sois contente que ça prenne fin. Nous retrouvons donc Rick, Michonne et les autres peu de temps avant le bouquet final. La nouvelle communauté, Commonwealth, rassemble 50 000 personnes et, à vue de nez, semble être l'endroit rêvé.



Seulement... Certaines personnes se plaignent et d'autres se rendent compte que tout n'est pas si rose. En effet, la hiérarchie est extrêmement présente à Commonwealth, se basant sur les principes de la société que nous connaissons, celle qui existait avant l'invasion de zombies.



C'est peut-être pour cela que j'ai trouvé ce trente-et-unième tome particulièrement politisé. En effet, Robert Kirkman évoque largement les conflits et problèmes que nous connaissons. Ainsi, je n'avais même plus l'impression de lire un comics post-apocalyptique, puisque les morts-vivants sont plus-que-jamais mis au second plan, laissant la psychologie des vivants faire le travail.



Et ça marche. J'ai trouvé ce tome vraiment intéressant, j'étais plongée dans l'histoire et j'avais envie qu'elle continue. Il y avait de quoi faire un nouvel arc narratif, et je me demande comment le scénariste, Robert Kirkman, toujours accompagné de Charlie Adlard pour les illustrations, va s'y prendre pour arrêter la série.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
Commenter  J’apprécie          150
Walking Dead, tome 26 : L'appel aux armes

Les gens d’Alexandria accumulent les ennuis. Après avoir monté leur économie de toute pièce en commerçant efficacement avec la cité de la Colline et l’ancien groupe de Negan désormais derrière les barreaux, le groupe mené d’une (seule) main de fer par Rick Grimes s’est ce coup-ci attiré les foudres des Chuchoteurs, une drôle de caste qui se cache parmi les morts-vivants au prix de techniques peu ragoûtantes.



Nous suivons tranquillement notre petit bonhomme de chemin dans ce volume : le lecteur s’attend à voir un énième tome de transition avec son lot de discours, de préparation et de contestation. Heureusement, un personnage vient faire valdinguer cette routine, cette mécanique bien connue, en mettant un bon coup dans les valseuses du scénario pour chambouler le plan trop bien établi depuis une douzaine de volumes. Oui, Negan, qui ne devait pas rester à rien faire, va, au contraire, refaire des siennes et ça va méchamment dépoter la race de sa grand-mère ! Pour le reste, Robert Kirkman et Charlie Adlard font ce qu’ils savent faire : faire interagir les personnages habituels en des discours, certes désormais classiques chez eux, mais qui font le sel de la série.



Un nouveau tome qui relance l’intérêt pour la série sur le simple fait que les personnages peuvent être bien écrits. On a beau savoir que ce ne sont pas les zombies qui sont les dangereux morts-vivants, on est toujours surpris de voir de bons retournements de situation.



Commenter  J’apprécie          150
Walking Dead, tome 26 : L'appel aux armes

Comment renouveler la série sans trop toucher aux fondamentaux???



Finalement, cela revient à cela à chaque fois. Quelques tomes autour d'un grand méchant... qui domine Rick et sa communauté, puis entame le combat et finit par céder...



Seulement depuis quelques tomes, avec l'apparition des Chuchoteurs, la donne semble avoir un peu changé. Il y a une sorte de "paix" qui s'installe. Et même si Rick a décidé d'en venir à bout en les affrontant, le lecteur sent bien que ce n'est pas pour tout de suite.



Ce tome 26 est constitué, grosso modo, de deux fils rouges. D'une part, Eugene, de plus en plus introverti, secret, a réussi à contacter quelqu'un via sa radio. De cette femme, on ne sait rien, sauf qu'elle livre peu d'info, et s'arrange pour qu'Eugene parle plus qu'elle. Une grande source d'inquiétude commence à se développer. D'autant qu'Eugene ne semble vraiment pas décidé à partager sa découverte avec les autres.



D'autre part, et tout lecteur l'appelait de ses voeux, Negan s'est évadé. Direction les Chuchoteurs. Choix étrange. Negan est un homme de défis. Et là il s'en taille un à sa mesure. Les passages quasi philosophiques entre Negan et l'alpha font apparaître un Negan blessé, nihiliste, compréhensif, empathique... devenant un être complexe et attachant... avant que ses penchants meurtriers psychotiques ne reprennent le dessus dans un final qui chamboule tout... Negan s'est-il réellement livré ou a-t-il menti à l'alpha pour mieux tromper sa vigilance? Negan en alpha, il fallait oser.



Je reste cependant sur ma faim. Qu'il s'agisse d'un contact radio avec des survivants ou de l'évasion de Negan, on savait que cela allait se produire. Rien de très neuf là-dedans, finalement. Le traitement de ces deux facettes est correct, sans plus.



Les dessins sont OK comme d'habitude. Seulement 2 pleines pages. Et quelques plus grandes cases, ce qui est assez dommage.



Reste que le tome 27 sera sans doute riche en vraies surprises et en action.
Commenter  J’apprécie          100
Walking Dead, tome 26 : L'appel aux armes

Et bim mon Negan ! Moi qui me demandais pourquoi les scénaristes avaient pris le risque de te maintenir en vie, au risque d'être incohérent, et bien j'ai ma réponse. La gestion de crise de Rick a eu certaines conséquences dont le vieux lion a réussi à tirer profit. Pour le reste inutile d'en dire plus mais j'en suis sur maintenant cette série aurait tourné en rond s'il n'y avait pas eu cette grosse carcasse gominée au sourire carnassier. Il me fait peur il me fait rire il me fait honte il en a dans le perfecto bref il porte la série. En parralèle à cette jouissance destructrice certains arcs narratifs se mettent en place ce qui laisse à penser que Kirkman n'en a pas fini avec sa poule aux œufs d'or. A suivre dans le 27.
Commenter  J’apprécie          100
Walking Dead, tome 28 : Vainqueurs

L'aventure continue et les choses se gâtent toujours plus car Bêta a lancé contre Alexandria, la plus grande horde de rôdeurs jamais vue : « Un océan de morts ». L'apocalypse zombie est donc plus que jamais d'actualité et l'on tremble encore et toujours pour Rick et les siens.



La première pleine page qui se présente est magnifique avec cette charge de chevaux naseaux grands ouverts. Puis c'est une double page, un peu plus loin, qui horrifie. L'histoire se poursuit avec un Negan de plus en plus surprenant pendant un combat dantesque pour la survie.

Quand l'action s'accélère, les auteurs nous gratifient d'une avalanche de très petites vignettes car l'action est confuse et c'est un peu compliqué de s'y retrouver.

Rébellion, désir d'indépendance, les humains survivants de Walking dead se déchirent et mettent leur vie en péril alors que « L'important… être heureux », comme le dit Andréa à Carl. Sans rien révéler des événements dramatiques jalonnant les aventures imaginées par Robert Kirkman, dessinées par Charlie Adlard et valorisées par Stefano Gaudiano et Cliff Rathburn, il faut parler d'une terrifiante confrontation, de moments poignants et douloureux et souligner le discours incroyable de Negan.

C'est finalement Carl qui résume le mieux la situation lorsqu'il lâche à son père : « Tu as créé une oasis dans ce monde de merde. »



Entraide quand même, solitude inévitable de Rick, tout cela se poursuivra encore mais, pour finir, je savoure, en fin d'ouvrage, la superbe galerie d'illustrations en couleurs signée Charlie Adlard et Dave Stewart.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          80
Walking Dead, tome 31 : Pourri jusqu'à l'os

Le tome 30 m'ait laissée dubitative... et le 31 un peu aussi je dois l'avouer. On sent que la série arrive à un point d'enlisement dont il va être difficile de sortir. Mais j'ai apprécié tout de même certains aspects soulevés ici, notamment le questionnement du vieux monde face aux nouveaux possibles. Par contre cette fin Oo... je ne l'ai pas vu venir et je reste un peu ébahie.
Commenter  J’apprécie          70
Walking Dead, tome 28 : Vainqueurs

Ce tome fait suite à Walking Dead, tome 27 : Les Chuchoteurs (épisodes 157 à 162) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 163 à 168, initialement parus en 2016, écrits par Robert Kirkman, dessinés par Charlie Adlard, encrés par Stefano Gaudiano, avec des nuances de gris apposées par Cliff Rathburn.



Au sein de l'enceinte de la communauté d'Alexandria, les habitants peuvent entendre le mugissement de la marée de zombies qui sont en train d'avancer vers leur ville. Rick Grimes commence à prendre des décisions. Il accepte qu'Andrea prenne la tête d'un groupe qui va réaliser une sortie pour dévier des sous-groupes de zombies dans d'autres directions. Le groupe se compose d'Andrea, d'Eugene Porter, de Michonne, de Paul Monroe et de Dwight. En haut du rempart, Annie avertit les habitants aux aguets que le front de zombies arrive. Rick donne ses ordres : pas de coups de feu pour ne pas provoquer les zombies, Negan demande comment il peut aider, Rick lui indique qu'il est hors de question de lui confier une arme et qu'il doit rester en dehors de ses pattes. La horde de zombies s'approche du mur de clôture et les premiers rangs tombent dans le fossé creusé tout autour. Il ne tarde pas à être comblé.



De son côté, le groupe d'Andrea se rend compte qu'il ne réussira pas à diviser le groupe de zombies en plusieurs petits groupes qu'ils pourront détourner. Resté avec Paul Monroe, Michonne descend de cheval et commence à débiter du zombie, un par un. Elle indique à Paul Monroe qu'il doit surveiller ses arrières, et qu'ils changeront de rôle quand elle commencera à fatiguer. Le groupe de Rick se tient devant la grille qui protège l'entrée de la zone d'Alexandria. Il leur explique qu'ils doivent tuer les tous les zombies à portée de main. Devant leur indécision, Negan perd patience, il s'empare d'un couteau et commence à abattre de la besogne, donnant l'exemple. Rapidement les cadavres s’amoncellent sur les grilles, mais la pression ne diminue pas et va même en augmentant. Les grilles cèdent et s'écroulent vers l'intérieur de la communauté libérant le passage pour la horde de zombie qui envahit la ville.



Comme à chaque fois, le lecteur est impatient d'entamer sa lecture pour savoir ce qui va se passer. Robert Kirkman & Charlie Adlard ont beau user de grosses ficelles... Ils ont beau concocter des images tragiques préparées longtemps à l'avance pour un impact maximal... Ils ont beau jouer avec les nerfs du lecteur sur des prises de risques où un personnage peut mourir à tout moment de manière totalement arbitraire... Il n'empêche qu'ils utilisent ces dispositifs narratifs éculés avec dextérité et que le lecteur revient pour connaître la suite, que ce soit le sort des personnages auxquels il est attaché, que ce soit le déroulement de l'attaque des zombies, que ce soit l'évolution des intrigues secondaires. Le scénariste réussit à ne pas faire retomber le soufflé, à ce que le rythme de succombe pas à l'inertie du nombre des personnages ou de fils narratifs. Comme d'habitude, scénariste & dessinateur (sans oublier l'encreur) travaillent en concertation, et le lecteur pourrait croire que la série est réalisée par une unique personne, avec quand même un fort goût pour les dialogues dans certains passages.



Bien évidemment, le fil narratif principal réside dans l'attaque des zombies, ou plutôt dans leur marche automatique sur le village d'Alexandria. Les auteurs ont montré dans le tome précédent, l'ampleur de la horde et le lecteur a bien compris que les humains ne font pas le poids. La page d'ouverture est saisissante, non pas à cause d'une case avec des zombies à perte de vue, mais à cause du bruit. Ça peut paraître paradoxal de parler de son dans un média visuel, mais en fait Rick Grimes réagit au bourdonnement sourd généré par l'océan des morts, et le dessin de son visage ne laisse pas de place au doute quant à l'angoisse qui l'étreint. Les pages suivantes montrent les personnages en train de se mettre d'accord sur les actions à entreprendre séance tenante. Le lecteur peut lire leur détermination et leur conviction sur leur visage, alors qu'ils se déplacent qu'ils échangent des paroles sèches et rapides. Adlard est toujours aussi bon metteur en scène, pour s'accommoder du volume de paroles et montrer ce que font les personnages en même temps. Cette séquence débouche sur un dessin en pleine page, spectaculaire à souhait, l'une des marques de fabrique de la série : le groupe mené par Andrea s'élançant au galop en sortant de la zone d'Alexandria.



L'enjeu de la séquence suivante est de montrer au lecteur l'avancée de l'océan de morts. À nouveau, les prises de vue d'Adlard sont impeccables : une vision d'ensemble depuis le haut de la muraille d'enceinte pour que le lecteur puisse voir ce que voit Annie, puis des plans rapprochés sur les personnages se demandant ce qu'ils peuvent faire, pour donner l'impression qu'ils sont coincés, confinés dans l'enceinte. Le dessinateur consacre ensuite 2 pages contenant chacune 3 cases de la largeur de la page, à l'avancée muette des zombies. Le lecteur peut apprécier l'humour morbide des corps de zombie comblant le fossé, se faisant piétiner par ceux de derrière, sans aucune arrière-pensée, perdant encore d'autres bouts de corps décomposé (comme un globe oculaire), avec des détails discrets comme une belle basket bien lacée. Adlard et Gaudiano privilégient une représentation de zombies comme une masse d'individus anthropoïdes dénués de caractéristiques permettant de les individualiser. Ils présentent tous les mêmes marques de peau déchirée, les mêmes vêtements sales et troués. Les images jouent sur l'effet de masse, pour renforcer l'idée de marée qui emporte tout sur son passage. À chaque fois qu'ils apparaissent, les zombies forment une masse compacte, donnant l'impression d'un flux continu et sans fin que rien ne peut endiguer.



Cet océan de zombies provoque une inquiétude grandissante et les visages expriment ce sentiment à de degré divers. Le lecteur peut voir que l'encrage de Gaudiano se fait de plus en plus naturel sur les crayonnés de Charlie Adlard, avec une amélioration dans la précision, qui se retrouve dans les nuances des états d'esprit et des sentiments lisibles sur les visages des personnages. Il reste peut-être encore une proportion un peu trop importante d'individus avec la bouche plus ou moins grande ouverte, encore que cela puisse se comprendre au vu de l'intensité de leurs émotions face au danger. Mais d'une manière générale, les dessins expriment toute la gamme d'émotions mises en jeu. Le lecteur peut voir dans les postures et dans les visages la tension qui habite certains protagonistes, ainsi que leur détermination, avec des visages durs et fermés d'individus tendus vers l'objectif ou l'action qu'ils ont en tête. Le lecteur peut aussi voir l'inquiétude, la méfiance, l'assurance, et même parfois le calme. Le déroulement des événements ménage de nombreux face-à-face dans lesquels se joue bien plus qu'un simple échange d'information ou la prise d'une décision.



Bien évidemment, le lecteur guette les apparitions de Negan, savourant à l'avance son assurance, sa capacité à prendre le dessus sur presque n'importe quelle situation. La première fois, il est cantonné en fond de case, comme un individu secondaire et même avec un train de retard sur les événements. La seconde fois, il apparaît sur 2 pages et donne l'exemple en enfonçant une arme blanche dans tous les crânes de zombies à sa portée. Le lecteur constate ses gestes assurés, le rythme maîtrisé. Par la suite, Rick Grimes et lui se réfugient dans une maison, pour se mettre à l'abri des zombies, et le lecteur a le droit à une séquence intense de plusieurs pages pendant laquelle Negan tente de convaincre Rick Grimes, de la sincérité de son comportement. En scrutant les gestes et les mimiques de Negan, le lecteur se rend compte qu'il se retrouve aussi indécis que Rick Grimes.



D'un côté, Negan reste le répugnant personnage qui a éclaté un crâne à coup de batte de baseball par 2 fois, en s'assurant que tout le monde soit contraint de regarder cette boucherie écœurante. À plusieurs reprises, il a fait en sorte de faire souffrir ses ennemis pour être craint, pour s'assurer d'une obéissance totale, nourrie par la peur. Adlard & Gaudiano lui ont conservé son teeshirt blanc immaculé et son perfecto noir, établissant ainsi une continuité avec l'individu meneur des Sauveurs, renforçant visuellement le fait qu'il s'agit du même homme, inchangé. Comme précédemment, Negan reste un individu qui laisse apparaître ses émotions, son état d'esprit, sans beaucoup de filtres. Les autres autour de lui ressentent ces émotions, à en être presque submergés. Sa présence dans chaque case conserve cette incroyable intensité, qui repousse au second plan tous les autres, même Rick. Le lecteur appréhende le moment où la force animale de Negan, son magnétisme va vraiment submerger les autres, lui permettant d'assurer son ascendant naturel. C'est un réel tour de force des artistes que d'arriver à faire passer cet élan vital, ce caractère qui sort de l'ordinaire. Ils accomplissent ce tour de force à chaque fois. Negan se retrouve face à des membres du groupe des sauveurs à la fin de ce tome, et à nouveau sa force de conviction emporte tout sur son passage faisant oublier ses pires crimes, même la punition avec le fer à repasser.



D'un autre côté, le lecteur ne pas s'empêcher de penser que mise au service de Rick, la force de Negan permettrait d'accomplir des progrès durables en un rien de temps. Il est prêt à tout pardonner à Negan pour le voir seconder Rick Grimes, et ce dernier sent ses réticences et ses précautions fondre comme neige au soleil, l'une après l'autre. Avec ses émotions si facilement lisibles, Negan provoque une forte empathie, arrachant une forme de sympathie au lecteur. À nouveau ce processus ne fonctionne que grâce à la direction d'acteur extrêmement juste, rendu par les dessins. Le jeu d''acteur de celui qui incarne Negan donne l'impression au lecteur d'être face à un individu en chair et en os. Quand Negan s'adresse aux Sauveurs, le lecteur boit ses paroles, admire la manière dont il s'y prend pour capturer l'attention de son audience, pour les emmener avec lui dans sa rhétorique, ses gestes, ses postures. L'existence et le comportement de ce personnage sont aussi évidents que naturels.



Avec une telle équipe artistique, Robert Kirkman peut presque tout se permettre. Il peut faire croire que Rick Grimes laisse le doute l'emporter en écoutant Negan. Il peut faire croire que la plupart des individus respectent Rick Grimes pour sa sagesse, pour la perspicacité pénétrante de ses choix pour la marche à suivre par la communauté, le cap à garder. Il peut faire croire qu'une poignée ne parvient pas à accepter son mode de gouvernance et souhaite revenir à l'usage de la force. Bien sûr il reste des moments énormes tant sous la forme de révélation que sous une forme visuelle dans ce tome, et le divertissement reste assuré par des pages spectaculaires. Comme dans les tomes, précédents, le lecteur sent bien à 2 ou 3 reprises qu'il est soumis aux décisions arbitraires de l'auteur, que Robert Kirkman a conçu une situation dans laquelle il peut décider de tuer n'importe quel personnage, ou de faire basculer la situation par une révélation d'un personnage, ou au contraire le contraindre à se taire, à différer cette révélation par la survenance d'un événement sorti du chapeau ou peu s'en faut. Par exemple, dans une scène qui dure 8 pages, un personnage tombe à la renverse et sa tête heurte l'arrête d'une table. Le lecteur se rend bien compte que le mouvement qui a permis de le repousser aurait très bien pu s'avérer moins efficace, ou que la chute du personnage aurait pu juste se solder par une perte de connaissance, plutôt que par un décès. Il se dit alors que le scénariste manque vraiment de finesse, tout ça juste pour jeter de l'huile sur le feu entre l'agresseur et les autres membres de la communauté de la victime. Même Adlard réalise une mise en scène un peu poussive, pour bien montrer le choc de la tête contre la table.



Quelques pages plus loin, Kirkman met les pieds dans le plat quant à l'incompréhension entre l'agresseur tentant de convaincre et les amis du défunt, alors qu'il n'y avait aucun témoin à la scène. Le lecteur s'apprête à conspuer le scénariste pour son manque de finesse. Il découvre alors une séquence qui lui fait tout oublier, et qui le convainc de passer l'éponge sur cette maladresse, au vu de l'intelligence de la suite. Top fort ! En plus, Robert Kirkman mène à son terme le déferlement de zombies d'une manière logique et quand même pleine de suspense. Il teste le caractère de ses personnages face au combat, avec des passages plus subtils comme la volonté d'Eugene Porter de continuer à prouver son utilité et son courage, comportement présent depuis plusieurs tomes. Bien sûr il survient plusieurs morts dont certaines imprévisibles. Le scénariste en profite pour développer la nécessité de l'entraide d'une manière inattendue, avec une forme de soutien touchante pouvant faire pleurer les plus sensibles, pour mettre en scène la nécessité de tenir bon pour continuer.



Ce tome délivre au lecteur tout ce qu'il attend : l'avancée inexorable de la marée de zombies, le combat avec un niveau de risque inimaginable des affrontements homériques, des protagonistes qui existent avec leur personnalité propre, des images chocs, une direction d'acteur irréprochable, une mise en scène d'une grande clarté et d'une grande conviction, des morts, et un fond de réflexion sur les enjeux d'une société. Comme à chaque fois, la force de conviction narrative est impeccable et les auteurs surprennent et déstabilisent le lecteur. Ils réussissent même à glisser des propos décalés, comme cette réflexion écologique sur le fait de se servir de l'océan comme de poubelle, en déversant les zombies dedans, ou encore une forme de fellation avec les pieds.
Commenter  J’apprécie          70
Walking Dead, tome 26 : L'appel aux armes

Ce tome fait suite à Walking Dead, tome 25 : Sang pour sang (épisodes 145 à 150) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 151 à 156, initialement parus en 2016, écrits par Robert Kirkman, dessinés par Charlie Adlard, encrés par Stefano Gaudiano, avec des nuances de gris appliquées par Cliff Rathburn.



Une vingtaine de zombies progressent à pas lents, sortant des bois, avançant droit devant eux. Ils marchent vers un groupe de15 êtres humains (en provenance de la communauté d'Alexandria) armés de fusil et en position de tir, sous la houlette de Rick Grimes. Plusieurs groupes de zombies progressent vers eux, les encerclant. Les tireurs écoutent les ordres de Dwight, et Rick Grimes veille au grain pour qu'ils ne se laissent pas déborder. Il s'agit de la première séance d'entraînement de la milice. Pendant ce temps-là, Eugene Porter continue de lancer des appels avec la radio qu'il a réparée, espérant capter une réponse. L'entraînement étant terminé, le petit groupe revient dans la zone d'Alexandria, réintégrant la sécurité de son enceinte. À l'intérieur, Rick Grimes constate que Maggie Green est en train de terminer ses préparatifs pour regagner la colonie Hilltop. Il lui demande si elle peut laisser quelques individus à Alexandria pour sa défense. Paul Monroe lui répond qu'il a décidé de rester.



Après cet échange, Rick Grimes se met en chemin pour regagner son pavillon. Il est abordé par Vincent, l'un de ceux qui l'avaient agressé dans le tome précédent. Après avoir échangé quelques paroles, Rick Grimes décide d'aller rendre visite au prisonnier de la ville, dans sa cellule au sous-sol. Puis il rentre chez lui et il a la surprise de trouver Gabriel Stokes assis devant sa porte d'entrée. Après avoir échangé quelques paroles, il peut enfin rentrer chez lui et il retrouve Michonne endormie sur le canapé. Elle lui indique qu'elle a pris la décision de retourner avec Pete sur le bateau de pêche. Rick Grimes a une autre suggestion à lui faire : se rendre dans la communauté du Royaume pour les aider à reprendre pied. Dans le même temps, Eugene Porter éprouve la surprise de sa vie : quelqu'un répond à la radio. Très vite, ce contact rentre dans la méfiance habituelle des nouveaux contacts. Que dire à cet inconnu ? Que lui révéler ? Comment formuler ses phrases pour lui tirer les vers du nez sans rien divulguer qui mette la communauté en péril ?



Robert Kirkman décide d'ouvrir ce tome avec des zombies en train d'avancer en traînant la patte, rappelant que l'apocalypse est loin d'être passée. Charlie Adlard ne se fait pas prier et dessine des individus à la peau parcheminée, craquelée, manquante par endroit, avançant d'un air hébété, avec des postures peu confortables. Il montre au lecteur que les individus en formation serrée éprouvent quelque appréhension à se confronter à ces créatures sans intelligence, mais qu'ils leur font face avec détermination et une certaine forme de confiance dans leurs armes. Ces morts vivants refont leur apparition en milieu de tome, alors qu'une expédition en extermine quelques-uns de plus. Adlard dessine également des Chuchoteurs, et la confusion n'est plus de mise entre eux et les zombies. Il montre bien qu'il s'agit d'êtres humains normaux, avec des gestes ordinaires, débarrassés de toute pesanteur, dès qu'ils ne sont plus à proximité de zombies. Ces derniers apparaissent encore une dernière fois, quand Negan se fait attaquer. La mise en scène de l'artiste permet d'apprécier à quel point ces créatures sont toutes entières dans leur avancée et leur agression des humains, à la fois lente et inexorable, implacable. Le lecteur constate leur maladresse, doublée d'une obstination que rien ne peut détourner. Il les voit comme des porteurs de mort que l'être humain doit impérativement détruire pour pouvoir vivre. Les visuels de cette séquence montrent à quel point ces morts vivants sont des prédateurs pour les humains et que toute velléité de coexistence relève de l'absurde.



Comme d'habitude, le lecteur se rend compte qu'il éprouve un réel plaisir à retrouver les personnages, à passer un moment à leur côté, et qu'il ne s'agit pas uniquement du confort de retrouver des têtes connues, de la force de l'habitude. Il prend conscience qu'il est attentif aux émotions qui passent sur les visages des personnages, qui indiquent leur état d'esprit. Il prête une attention particulière à celui de Rick Grimes : son calme en donnant des ordres, son sourire en voyant que le groupe de la milice réussit à juguler l'avancée des zombies, son inquiétude réelle alors que quelques zombies réussissent à s'approcher à toucher plusieurs tireurs, ses traits détendus alors qu'il s'adresse à Maggie Greene ou à Gabriel Stokes, son air indéchiffrable lorsqu'il parle à Negan comme s'il ne savait plus quoi penser de cet individu, sa colère face à l'agression qu'il subit de la part de Brandon, son attitude sèche lorsqu'il doit justifier ses choix, etc. D'un côté, la narration visuelle d'Adlard reste toujours aussi directe et primaire ; de l'autre côté, le lecteur se rend compte que les personnages expriment des émotions nuancées et complexes. Il guette même un regard, une mimique pour savoir ce que ressent un personnage. Par exemple, il observe le regard que Laura jette en coin à Dwight, pour savoir si elle nourrit toujours les mêmes sentiments à son égard. En voyant l'intensité du regard d'Eugene Porter en train de manipuler sa radio, il comprend à quel point il est investi émotionnellement dans cet appareil, et il se rappelle comment il avait utilisé une radio pour se donner de l'importance.



Bien sûr, dès que Negan apparaît sur une page, le lecteur regarde avidement son visage, pour retrouver l'incroyable assurance qui est la sienne. Quel plaisir de voir ce contentement tranquille, cette satisfaction à retrouver son blouson en cuir. Adlard et Gaudiano savent faire apparaître sa confiance en lui, mais aussi toutes les autres émotions comme la surprise, la détermination ou encore son plaisir à prendre le dessus dans une conversation. Il est impossible de résister à des émotions aussi franches, en même temps qu'il est impossible d'oublier les horreurs qu'il a commises. Son expressivité fait de lui le personnage le plus vivant de toute la série, celui qui génère l'empathie la plus intense. Avec les épisodes qui passent, le lecteur a fini par faire fi du fait que ce n'est plus Adlard qui s'encre lui-même. En prenant un peu de recul, il voit que les contours des formes ont gagné en précision et en netteté. Les dessins sont moins bruts de décoffrage, ils ont gagné en réalisme et en nuances, en même temps que les personnages ont gravi quelques échelons sur l'échelle de la civilisation, se livrant à des activités plus complexes, ne se limitant pas à survivre quelques heures de plus.



Stefano Gaudiano apporte également un degré de finition plus important, en particulier en insérant plus de détails visuels que ne le faisait Adlard tout seul. Le lecteur peut voir les poches sur la veste sans manche de Dwight, les câbles de la radio d'Eugene, les coutures sur la casquette de Brandon, les sangles de fermeture sur le sac à dos de Dwight, la boucle de ceinture d'Aaron, etc. L'encreur réussit à apporter ces précisions, sans alourdir les dessins, sans ralentir la lecture, sans en diminuer leur impact. Les visuels ont perdu de leur crudité, mais pas de leur efficacité. Comme toujours, le lecteur se rend compte qu'il ralentit sa lecture de temps à autre pour mieux apprécier la force d'une case : la tension d'Eugene allumant sa base radio, un zombie s'avançant bras tendus droit vers le lecteur, Negan collant son visage contre les barreaux de sa cellule pour assurer son ascendant psychologique sur Brandon, Negan remontant la fermeture éclair de son blouson (un acte aussi banal que paradoxalement réconfortant), Negan et Bradon se tenant devant l'alignement de piquets qui marque la frontière avec le territoire des Chuchoteurs, la chevauchée de Maggie avec son poncho, Carl Grimes en train de battre le fer pendant qu'il est chaud, la réapparition de Lucille.



La complémentarité entre Adlard et Gaudiano a augmenté d'un cran et le lecteur s'immerge dans un monde plus substantiel, mieux défini, mais pas moins percutant. Dans le même élan, Robert Kirkman semble lui aussi densifier sa narration au point que le lecteur souhaiterait presqu'il y en ait moins pour qu'il dispose du temps pour savourer. Le retour de Lucille s'effectue juste le temps d'une page comme pour exorciser son importance symbolique. Bien sûr le lecteur n'est pas dupe et il se doute que la batte finira dans les mains de son propriétaire initial, mais dans le même temps il apprécie la justesse du symbole, du fait qu'elle ait été passée à Dwight qui est par certains côtés l'héritier de Negan. La prise de contact par radio est énorme dans ce qu'elle annonce. Le lecteur reconnaît bien là le mode d'écriture du scénariste d'inclure une révélation tonitruante, et de faire monter la pression sur le long terme pour que ce fil secondaire puisse devenir le ressort principal d'ici quelques tomes quand la crise actuelle aura connu son apogée et sa résolution. Mais pendant ce temps-là, la confrontation avec les Chuchoteurs ne progresse pas d'un pouce. Sans surprise, le fil secondaire relatif à Negan avance également, comme le lecteur pouvait s'en douter au vu de sa montée en puissance dans le tome précédent. Robert Kirkman maîtrise un type de schéma narratif, et il ne change pas une méthode qui gagne.



Malgré son impatience de découvrir la pièce de résistance dans la guerre contre les Chuchoteurs, le lecteur doit bien reconnaître qu'il ne s'ennuie pas une seconde. Robert Kirkman frappe fort dès la première séquence, avec l'entraînement d'individus destinés à former une armée, ou plutôt une milice. Quelques scènes plus tard, le lecteur découvre que les résidents de la communauté Alexandria ont obtenu le droit de porter une arme en permanence, après l'infiltration réussie d'Alpha pendant la fête foraine. Le scénariste ne fait ni plus, ni moins que de mettre en scène le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique : une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. Cela s'insère naturellement dans la trame générale du récit, où les Chuchoteurs ont perpétré ce qui peut s'apparenter à un acte de terrorisme, ou à une déclaration de guerre à l'encontre de la communauté principale de Rick et des communautés satellites. La première conséquence de cet armement intervient un peu plus tard avec un citoyen en blessant un autre, persuadé qu'il a affaire à un espion des Chuchoteurs. Le lecteur peut y voir un rappel explicite que les armes à feu ont pour fonction de tuer, ou à la rigueur de blesser. Il rapproche alors cet accident de la décision du pasteur Gabriel Stokes de s'entraîner au tir à l'arme à feu pour rejoindre les rangs de la milice. La narration ne semble pas condamner de manière explicite cette forme de prolifération d'armes à feu. Il n'en reste pas moins que le commentaire sous-jacent n'est pas équivoque : un blessé au sein du même camp, et un homme de dieu pervertissant ses idéaux de non-violence en maniant une arme à feu.



Dans ce tome, Robert Kirkman continue également à développer ses thèmes habituels. À chaque fois que Rick Grimes reprend le dessus sur la situation (ici en ayant calmé les ardeurs des revanchards), c'est une partie de la communauté qui lui échappe. Il ne peut pas faire entendre raison à un adolescent en pleine rébellion, Brandon. Il ne peut pas maîtriser Negan. Il ignore tout des agissements d'Eugene Porter. Ce dernier se retrouve devant un problème déjà développé précédemment : comment faire confiance à des étrangers ? Il s'engage alors dans un échange à haut risque qui peut basculer en sa défaveur à tout moment et mettre la communauté d'Alexandria à la merci d'un autre groupe mal intentionné. Dans le même temps, le lecteur sait par l'expérience qu'il peut faire confiance aux auteurs pour ce fil narratif prenne une tournure différente des fois précédentes. À plusieurs reprises, le lecteur se rend compte que la vie d'un personnage ne tient qu'à l'intervention d'un autre, illustrant ainsi que la survie des uns et des autres réside dans la vie en communauté en bonne intelligence, dans l'entraide.



Enfin dans les 2 derniers épisodes, les Chuchoteurs reviennent sur le devant de la scène, Negan les ayant rejoints. Le lecteur blasé peut y voir une facilité scénaristique, se doutant bien que ça va être l'occasion pour Negan de reprendre une position de meneur au sein d'un groupe déjà constitué, donc prêt à l'emploi. En attendant l'inévitable, il ne boude pas son plaisir à voir ce personnage hors norme cabotiner, faire le spectacle. Son assurance n'a pas été entamée de quelque manière que ce soit. Il tient tête à tous ceux qui essayent de lui en imposer, que ce soit Alpha ou Béta. Il prouve sa valeur en se pliant aux coutumes du groupe. Il plastronne quant à la taille de son engin et quant à ses performances sexuelles, sans ressentir quelque gêne que ce soit à mettre ses interlocuteurs mal à l'aise. Il se retrouve confronté aux pratiques sexuelles du groupe, et le lecteur constate qu'il n'a pas changé d'opinion quant aux rapports non consentis relevant du viol. De la même manière que son visage reflète ses émotions franches et non filtrées, son comportement reflète son refus des règles incohérentes ou hypocrites. À sa manière, Negan est tout autant convaincu que Rick Grimes que le salut passe par la vie en communauté, et il tout aussi impliqué que lui pour que sa communauté survive et prospère. Le lecteur assiste alors à un affrontement physique qui sert de métaphore à l'affrontement idéologique comme les comics s'y prêtent si bien. Dans la scène finale, le lecteur assiste à l'énoncé du credo de Negan dans ses propres mots avec une force conviction peu commune et une franchise qui décoiffe.



Ce vingt-sixième tome incarne tout ce que le lecteur de la série a appris à supporter : une intrigue qui baguenaude sans aller droit au but, sans donner la confrontation attendue entre les communautés de Rick Grimes et les Chuchoteurs. Il se rappelle également tout ce qui le fait revenir à chaque fois : une réflexion sur ce qui fait une communauté, sur les limites de liberté individuelle pour que la communauté puisse prospérer, sur la nécessité qu'il y ait des individus prêts à endosser la responsabilité de prendre les fonctions de meneur malgré leur doute, sur des dessins efficaces et sans chichi. Il se rend également compte que les dessins ont gagné en densité, sans rien perdre de leur efficacité, et que le scénariste continue de passer en revue les valeurs fondamentales des États-Unis, en n'hésitant pas à les critiquer, à commencer par le port d'arme.
Commenter  J’apprécie          70
Walking Dead, tome 26 : L'appel aux armes

Encore un tome que j'ai adoré !



Après un moment d'indécision, Rick reprend les rênes de la communauté. Une guerre contre les Chuchoteurs se prépare donc... Eugene, toujours marqué par le décès de Rosita, fait une découverte très importante, qu'il décide de garder secrète pour le moment. Enfin, Brandon, le jeune ado dont le père a été tué par Rick (légitime défense, hein, rappelez-vous !), est rongé par l'amertume. Pour se venger, il est prêt à commettre le pire...



Ce que j'ai le plus aimé dans ce 26e tome, c'est... Negan ! En effet, on le voit pas mal dans "L'appel aux armes" et ça donne lieu à des dialogues savoureux.



Comme la fin de ce tome est méga-surprenante, j'ai vachement hâte de lire le suivant !
Commenter  J’apprécie          70
Walking Dead, tome 31 : Pourri jusqu'à l'os

Ce tome fait suite à Walking Dead, tome 30 : Nouvel ordre mondial (épisodes 175 à 180) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 181 à 186, initialement parus en 2018, écrits par Robert Kirkman, dessinés par Charlie Adlard (qui a également réalisé la couverture) et encré par Stefano Gaudiano, avec des nuances de gris appliquées par Cliff Rathburn.



Pamela Milton (la gouverneure du Commonwealth) reste sans voix devant le spectacle de la mer qu'elle contemple depuis une élévation de la communauté d'Oceanside, avec Rick Grimes à ses côtés. Elle ignore une remarque trop prosaïque de Maxwell Hawkins. Puis Grimes l'emmène voir Pete, le cuistot. Au Commonwealth, Michonne annonce la nouvelle à Elodie, à sa savoir sa décision quant à la proposition de Lance Hornsby de s'installer sur place. À Hilltop, Carl Grimes fait la connaissance de Joshua, un adolescent de son âge, nouvellement arrivé, dont les parents sont en train de passer les entretiens avec les responsables de la communauté. À l'intérieur d'un bâtiment, Maggie Greene discute avec Aaron et Paul Monroe (Jesus). Ils évoquent le fait que les parents de Joshua sont restés quelques temps avec les Chuchoteurs, la certitude de la mort de Beta, la rapidité de la reconstruction de Hilltop.



La délégation du Commonwealth a repris la route et Juanita Sanchez (Princess) en profite pour remercier Rick Grimes de l'avoir acceptée aussi rapidement dans leur communauté. Il est toujours autant déstabilisé par son babillage incessant. Un peu en avant, Dwight signale l'arrivée d'une harde de zombies. Rick Grimes prend la tête des opérations et requiert l'aide de Mercer et de ses soldats du Commonwealth. Après une courte discussion, Mercer accepte et les cavaliers dépassent la harde pour capter son attention et changer sa direction pour s'assurer qu'elle ne se dirige pas vers Oceanside. Contrairement à la consigne qui lui avait été donnée, Pamela Milton demande à son cocher de suivre les cavaliers et de rapprocher son attelage des zombies. Le tour des sites des communautés de Grimes continue par le Sanctuaire sous la responsabilité de John, puis par le Royaume toujours sous la responsabilité de William. La visite guidée se termine par un bref séjour à la communauté Hilltop, où Rick retrouve son fils.



En finissant le tome précédent, le lecteur savait que c'était plié : depuis le début, Rick Grimes a œuvré pour construire une société plus juste que la précédente, à l'opposé de celle du Commonwealth rétablissant les individus dans leur position sociale précédente. Il ne fait donc pas un pli que la simple présence de Rick Grimes dans la cité du Commonwealth va provoquer des remous et que cette incompatibilité politique va se solder par un affrontement. Sans surprise ce tome confirme la chose, mais pas du tout comme le lecteur pouvait l'imaginer. Come à leur habitude, Robert Kirkman & Charlie Adlard se montrent bien plus intelligents que ça et en même temps bien plus directs. Avec la découverte du Commonwealth, la série a franchi un nouveau palier, et la civilisation a fait un bon en avant. Au sein du Commonwealth, tous les biens de consommations semblent à nouveau disponibles, ainsi que des appartements et des maisons de haut standing, avec électricité et appareils ménagers. Côté communautés reliées à Alexandria, le commerce a repris entre ces embryons de cités états toutes inféodées à la vision de Rick Grimes, avec une autonomie plus ou moins importante. La menace zombie semble jugulée pour ne plus apparaître qu'épisodiquement. Dans ce tome, elle permet à Rick Grimes de tester son ascendant sur les forces armées du Commonwealth, à Michonne de faire une démonstration de son habileté au sabre devant un membre de sa famille qui n'en revient pas, et à Pamela Hamilton de prouver qui est la cheffe. Le lecteur a droit à un dessin en double de page d'une harde de zombies en train d'avancer, ne faisant plus trop peur. Il se rappelle que le terme de morts marchants avait également été utilisé par Rick Grimes pour désigner les individus ayant survécu.



Le lecteur sait bien que les auteurs prendront le temps qu'ils veulent pour arriver à la phase de conflit inéluctable entre Rick Grimes et le Commonwealth. Il prend son mal en patience en suivant le cortège de la gouverneure faire le tour des cités d'Alexandria : Oceanside, le Sanctuaire, le Royaume, Hilltop, Adlard et Gaudiano réalisant des arrière-plans où le lecteur reconnaît immédiatement les 2 caractéristiques principales de chacun de ces lieux. Il observe les manœuvres de Milton et de Grimes pour s'impressionner l'un l'autre et faire la démonstration de leur force de manière déguisée. Le scénariste entremêle des scènes tirées d'autres endroits avec d'autres personnages pour donner des nouvelles de plusieurs personnages. Dès la première, la paranoïa du lecteur se manifeste sans demander la permission. Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'un couple avec leur fils qui ont vécu un temps avec les Chuchoteurs ? Pourquoi Maggie Greene est-elle si inquiète à l'idée que plusieurs d'entre eux aient pu survivre ? Que va penser Pamela Milton en écoutant l'histoire de Negan racontée par Rick Grimes ? Pourquoi Maggie Green se montre-t-elle agressive vis-à-vis de Pamela Milton ? Pourquoi Eugene Porter se pose encore la question de l'effectif de la population du Commonwealth ? Le babillage incessant de Juanita Sanchez cache-t-il quelque chose de sinistre ? Carl serait-il tenté de tromper Lydia dont le lecteur se souvient que la personnalité n'est pas forcément très équilibrée et qui a été une Chuchoteuse ? Autant de raisons de s'inquiéter. Bien sûr, le lecteur n'est pas dupe : il sait très bien que Kirkman installe ces situations équivoques pour le déstabiliser et que le moment venu, il développera la situation d'une autre manière. Mais quand même…



Ça ne rate pas non plus : Kirkman, Adlard, Gaudiano et Rathburn continuent de réaliser des visuels choquants, des scènes spectaculaires pour être sûrs de conserver l'attention du lecteur avec une image choc, un comportement inattendu. Alors que Grimes et les soldats se lancent pour détourner la harde de zombies, il se produit un événement perturbateur qui fait que 2 personnes sont entourées, puis submergées par des zombies, avec une dramatisation visuelle de la situation. Quand Pamela Milton demande à Rick Grimes s'il va poser des problèmes, il a un sourire en coin des plus ambigus. Le lecteur n'échappe à deux rivières de larmes abondantes, comme Adlard en a le secret, une pour Michonne, une pour Grimes, pour être sûr que le lecteur comprenne bien l'ampleur de leur trouble intérieur. Quand Pamela Milton revient de sa tournée des communautés, elle trouve sa ville avec un feu et de la fumée abondante. Le lecteur tique un peu devant cette coïncidence qui veut qu'elle revienne pile à ce moment-là pour être témoin de ce spectacle. Il sourit plus quand lorsque le nom de Negan est évoqué, une petite case en bas à droite de la page se focalise sur une raquette de ping-pong, évoquant son ancienne profession. Les auteurs sont toujours des maîtres dans l'art de la dramatisation, et ils n'oublient jamais qu'ils racontent avant tout un récit de divertissement.



Ce sens du spectaculaire ne les empêche en rien de se montrer subtiles et sensibles dans les relations entre les personnages, ou dans l'évolution globale de la situation. Depuis plusieurs tomes, le lecteur peut éprouver la sensation de perdre un peu d'empathie vis-à-vis des personnages. Les raisons sont multiples. Pour commencer leur nombre va en augmentant, avec un taux de renouvellement qui reste significatif. Kirkman & Adlard savent présenter de nouveaux personnages de manière à ce qu'ils s'installent immédiatement dans la mémoire du lecteur : impossible d'oublier Juanita Sanchez (mais est-elle vraiment bien dans sa tête ?) ou l'insupportable Sebastian Milton (le fils gâté de Pamela Milton). Dans le même temps, comment s'appelle la dame qui accompagne Eugene Porter ? Cela finit par revenir et Adlard et Gaudiano font en sorte dans ce tome que le lecteur n'oublie plus le prénom de Stephanie, pas simplement pour sa relation avec Eugene Porter, mais aussi une particularité totalement inattendue de sa chevelure. Le lecteur n'est pas près non plus d'oublier le nom de Mercer, le responsable des forces de maintien de l'ordre du Commonwealth. Par contre, il se rend compte qu'il avait déjà oublié Kayla et il se demande bien pourquoi elle a été intégrée dans le cercle rapproché de Maggie Greene.



Kirkman, Adlard, Gaudiano et Rathburn sont également toujours aussi doués pour représenter les scènes du quotidien et pour faire passer les émotions nuancées. Le lecteur sourit de bon cœur quand il voit Carl Grimes encourager Sophia à se rapprocher de Joshua. Il comprend le malaise de Michonne qui se rend compte qu'elle a fait une gaffe carabinée en parlant du statut de serveuse, en présence d'une serveuse. Il suffit d'un regard de Michonne pour comprendre sa confusion et le regret qu'elle ressent à avoir ainsi rabaissé cette profession. Les auteurs se montrent encore plus subtils lorsque 2 personnes croisent Rick Grimes dans une rue du Commonwealth et lui font part de leur intention d'intégrer l'une des villes d'Alexandria. Visuellement la scène est d'une banalité et d'une évidence confondantes, avec un naturel décontracté, et le visage affable de Rick Grimes. Cela fait ressortir avec acuité le fait qu'il se retourne après qu'ils l'aient quitté, attirant l'attention sur l'énormité de l'échange. Ces scènes normales font également ressortir celles qui dépeignent des moments sortant de l'ordinaire, comme le visage tuméfié de Michonne, après avoir été battue comme un plâtre. Finalement, le lecteur se rend compte qu'il ressent avec force de nombreuses émotions et qu'il éprouve de l'empathie pour l'état d'esprit de nombreux personnages. Il peut aussi compter sur Kirkman & Adlard pour le cueillir au moment où il ne s'y attend plus.



C'est à se demander comment les auteurs réussissent encore à surprendre le lecteur pourtant habitué à ces moments chocs, sachant qu'ils vont survenir, les guettant. Pourtant la fin de ce tome le surprend par un acte de violence énorme, découlant du comportement d'un personnage qui se montre agressif depuis plusieurs tomes, ne réussissant pas à gérer ses difficultés à se conformer aux exigences sociales d'Alexandria, c’est-à-dire une évolution organique sur le long terme. Dans le même ordre d'idée, Kirkman dépasse les attentes du lecteur en ce qui concerne la dimension politique du récit. Avec le Commonwealth, le retour à une civilisation moderne est déjà entamé, y compris par le rétablissement de catégories sociales, avec des individus bénéficiant de plus d'avantages que d'autres en fonction de ce qu'ils apportent à la société instituée. Le lecteur s'attend tout naturellement à ce que Rick Grimes manifeste sa désapprobation quant à cette société inégalitaire et injuste, contre cet état policier dans lequel les forces de maintien de l'ordre sont casquées de sorte à ce que le visage et les yeux des policiers ne soient pas visibles. En outre, Pamela Milton a opté pour un état policier, avec un maintien de l'ordre pouvant s'avérer violent, évoquant une forme de répression des citoyens. C'est plié.



En fait, la situation est beaucoup plus nuancée et compliquée que ça. Depuis le départ, Rick Grimes est le compas moral du récit, et il ne se conduit pas comme les autres l'attendent. Il y a donc peu de chances qu'il prenne la tête d'une potentielle rébellion. D'ailleurs, Robert Kirkman joue habilement sur la réalité du degré d'insatisfaction des citoyens du Commonwealth. Son scénario joue adroitement sur la différence qui existe entre se résigner à son sort, ou l'accepter. Certains citoyens refusent de se soumettre à une autorité policière ; d'autres se souviennent de leur vie avant le Commonwealth et ont bien conscience de la sécurité que leur procure cette société. Il y a alors un jeu entre le lecteur et les auteurs, de savoir quel est le degré de mécontentement de ce peuple et s'il est suffisant pour inciter les individus à passer à l'action. Ce pan du récit questionne directement le lecteur sur sa propre attitude vis-à-vis de la société dans laquelle il vit, de son acceptation des inégalités et des injustices, de l'imperfection du système. Kirkman continue de jouer sur l'ambiguïté de ce que montre Adlard. Quand Pamela Milton rejoint Grimes dans la rue pour aider à ramasser les déchets, est-ce sincère, ou est-ce un comportement démagogique à seule fin de redorer son image ?



La finesse du discours politique de Robert Kirkman ne se limite pas à mettre en scène la tolérance de l'individu vis-à-vis des imperfections de sa société. Il place également Rick Grimes dans une position très inconfortable. Au-delà de ses valeurs morales, il se retrouve à questionner les actions et les choix de Pamela Milton qui a été élue par un peuple, alors que lui-même a pris le rôle de meneur par la force des choses, dans un état d'urgence, sans démarche démocratique. Il est devenu le responsable d'une communauté parce qu'il était le plus à même d'assurer sa survie, et parce que la tentative de prise de décision par comité s'était soldée par un échec. Il n'en reste pas moins que sa légitimité de représentant du peuple n'est pas aussi bien établie que celle de Pamela Milton. Dans ces conditions, toute démarche qu'il voudra entamer à son encontre relève plus d'une forme de coup d'état par la force que d'un processus démocratique.



Tome après tome, les auteurs démontrent leur capacité épatante à réaliser un récit de divertissement intelligent. Charie Adlard & Stefano Gaudiano sont passés experts dans l'art de doser leurs effets, allant de la mise en scène naturaliste, à la dramatisation intense. Robert Kirkman poursuit son ambitieuse œuvre politique, sans sacrifier à la dimension humaine et émotionnelle de son récit.
Commenter  J’apprécie          60
Walking Dead, tome 28 : Vainqueurs

La horde de zombies lâchés par les Chuchoteurs est aux portes de la communauté d'Alexandria gardé par Rick. Pendant que ce dernier et un petit groupe reste dans la ville, les autres ont pour mission de faire dévier la horde vers la mer.



Un tome assez calme niveau action mais pour le personnage de Rick c'est un nouveau coup dur qui lui est asséné.
Commenter  J’apprécie          60
Walking Dead, tome 26 : L'appel aux armes

Rick Grimes tente de canaliser les peurs incontrôlables de la communauté d'Alexandria. Il met en place un commando d'attaque qui s'entraîne en conséquence et commence à manipuler l'opinion en placardant sur les murs de son camp retranché des slogans contre les Chuchoteurs. Pendant ce temps, Eugène Porter, toujours accablé par la perte de sa petite amie Rosita alors enceinte, décapitée par Alpha, en guise d'avertissement macabre, bidouille sa radio et entre en contact avec une voix d'outre-monde. Brandon, ado dont les parents ont été sciemment éliminés par la communauté, en veut à mort à Rick Grimes. Il est prêt à tout pour se venger, même à pactiser avec le diable mais on n'approche pas le malin sans y laisser son âme au passage.

26e volume impeccable regroupant les nos 151 à 156, « L'Appel aux armes » tend plusieurs intrigues avec intelligence, orchestrant la principale qui joue du contrepied et du pied-de-nez notamment quand Negan fanfaronne sans retenue, mettant sa vie sur le fil du rasoir. Il est grandiose et charismatique, bouffon et pathétique. le contact radio représente aussi une ouverture inattendue, étonnante et peut-être dangereuse. Enfin, le petit groupe récemment intégré à la communauté d'Alexandria semble dissimuler quelques inavouables secrets. Tout fonctionne sans temps mort. Les zombis repartent sur le devant de la scène ainsi que Negan maintenant en roue libre. le cliffhanger est un nouveau tour de force du scénariste. L'édition française met en valeur en fin de volume les couvertures couleur des éditions américaines. La série « Walking Dead » continue à fasciner en dépit d'une longévité surprenante au royaume des morts.
Commenter  J’apprécie          63
Walking Dead, tome 26 : L'appel aux armes

Tu pensais que la série était finie ?

Tu croyais en une happy end ?



Beaucoup de lecteurs ont déjà abandonné depuis longtemps. Mais mon dieu, comme c'est devenu ennuyeux.



Voici le tome dont tu avais besoin.



Tu voulais des rebondissements ?

Tu voulais un Negan à contre-emploi ?

Tu voulais le désordre, le chaos, la discorde, l'insubordination ?



Voici le tome le plus palpitant depuis une belle série de ralentissement. 5/5.

Voici le tome qui annonce la fin.

Commenter  J’apprécie          50
Walking Dead, tome 31 : Pourri jusqu'à l'os

Rick comprend que Michonne a décidé de reste auprès de sa fille dans la Communauté. Il décide alors de visiter cette Communauté pour ce rendre compte de leur organisation. Dans la foulée, il fait visité à la gouverneuse Milton leurs villes.

Mais dans cette Communauté où le statut de chacun est défini par son ancienne vie, le vie n'est pas aussi idyllique que veut le faire croire Milton. La rébellion guette, mais qu'elle va être la décision de Rick.



Un avant dernier tome où la civilisation reprend ses droits mais aussi tout ce qui corrompait l'ancien monde. Nos survivants vont-ils accepter cette vie ou vont-ils prendre la tête de la Communauté pour y instaurer leur vision de la vie en groupe et le partage des savoir faire ? Le dernier tome nous le dira.
Commenter  J’apprécie          50
Walking Dead, tome 31 : Pourri jusqu'à l'os

Cette bande dessinée me replonge un peu par hasard dans l'univers graphique des Walking Dead. Le dessin est toujours assez réaliste, malgré certaines maladresses dans les ombres et les traits des visages, à moins que ce soit voulu. Le parti-pris du noir et blanc fait bien sentir la laideur affreuse de ce monde d'après l'apocalypse, et la violence des personnages, mutilés, émotifs et brutaux, marqués par les stigmates de la catastrophe. La menace des Rôdeurs morts-vivants passe ici au second plan sans disparaître, puisque le récit se concentre sur l'engagement des héros au milieu des complexités de la vie communautaire. Dans les premiers volumes, je crois, les horreurs de la vie, le déchaînement des volontés de puissance faisaient apparaître l'ordre ancien comme souhaitable : un pouvoir central protégeait les citoyens en se réservant le monopole de la violence armée. Mais le monde normal s'est effondré, et ceux qui lui ont survécu ont tenu bon parce qu'ils savaient prendre les armes contre les morts et surtout contre les vivants. Comment revenir à la situation d'avant, comment renoncer à la liberté que donne la possession d'une arme, pour jouir à nouveau du confort confiant d'une vie policée ? Cette question, déjà posée dans d'autres volumes de la série, est rendue plus aiguë encore ici, car les héros voient bien que l'ordre ancien, pour rassurant et confortable qu'il soit, est aussi profondément injuste et inégalitaire. Or la vie sur la route, la lutte pour la survie, favorisent la coopération de tous les membres d'un petit groupe à égalité de devoirs et de droits. Comment renoncer à cette vie dans les bois, sauvage, dangereuse et fraternelle, et accepter l'injustice sociale pour prix du confort ?



Ce trente et unième volume est une mise en images de la pensée de Thoreau, en somme, et de réflexions sociales proprement, profondément, américaines. L'Amérique, ne l'oublions pas, a été peuplée d'émigrants, rompant avec la tyrannie et la misère de la vieille Europe, et qui rêvaient autant de liberté et de justice, que de prospérité.
Commenter  J’apprécie          50
Walking Dead, tome 28 : Vainqueurs

Vainqueurs ? Dans cette guerre qui a opposé les vivants, les morts, les faux morts et les presque vivants, il n'y a pas de vainqueur.



D'ailleurs, on ne sait même pas si elle est vraiment finie. Il règne une très grande confusion.



Negan porte l'une des pièces majeures du scénario sur les épaules. Mais il est aussi toujours plus difficile à cerner.



La disparition d'Andrea est un crève-cœur.



Andréa aura été tellement attachante que sa sortie ne pouvait être que tragique. Il n'est pas triste de savoir qu'elle est morte, mais c'est triste de voir la tristesse que sa disparition va laisser dans le cœur de Rick.



Kirkman, sachant que la fin de sa série est proche, tire sur toutes les ficelles à portée de main.
Commenter  J’apprécie          40
Walking Dead, tome 28 : Vainqueurs

C'est une véritable mer de zombies que nous observons dans ce tome, nos personnages préférés ont mis au point une stratégie de la dernière chance pour protéger les communautés et éviter la catastrophe.



Negan prend encore une fois pas mal de place dans l'histoire, sa connaissance de la nature humaine est clairement un atout pour désamorcer les conflits. Beaucoup d'émotions seront au rendez-vous, le lecteur s'attend à ce que des personnages meurent et c'est effectivement le cas .



J'espère que nos chers amis surmonteront ces derniers coups durs, j'aurai la réponse dans le tome suivant...
Commenter  J’apprécie          40
Walking Dead, tome 28 : Vainqueurs

Un tome très différent des précédents, à la fois dans l'action, mais surtout dans l'émotion. J'ai l'impression qu'il s'agit d'une sorte de pivot dans la série. En tout cas le visuel ne cesse de s'améliorer et l'évolution des personnages est bluffante.



La critique de la série comics est sur le blog yuyine.be
Lien : http://yuyine.be/node/211
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Stefano Gaudiano (611)Voir plus

Quiz Voir plus

Fantômes

Dans quelle pièce de W. Shakespeare le héros est confronté avec le spectre de son père ?

Le marchand de Venise
Richard II
Hamlet
Titus Andronicus

10 questions
123 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}