Né en 1961, Stefano Lurati a grandi et effectué ses études à Fribourg (Suisse) où il a travaillé pendant vingt-sept ans en tant que journaliste au quotidien "La Liberté". Il vit désormais à Lugano avec son épouse et leurs deux chats.
- Que comptes-tu faire, Romane ?
- Je n'en sais rien. Des mots comme "projet" ou "avenir" ont perdu toute signification pour moi. C'est comme s'ils avaient été dépouillés de leur substance. On dirait ces vieilles peaux abandonnées par des serpents après leur mue. Quand on s'en saisit, elles sont tellement sèches et fines qu'elles se fendillent avant de tomber au sol en une multitude de petits morceaux. Il n'y a plus la moindre trace de vie en elles...
Pour beaucoup, une librairie n'est rien d'autre qu'un mausolée, une sorte de survivance incongrue d'une époque où le livre occupait une place centrale dans la vie des hommes. Une époque désormais révolue.
Croire que le hasard régit notre vie est une chose bien commode. Cela nous dispense de réfléchir trop loin, à la recherche de réponses à d'embarrassantes interrogations.
Confession, Charles Baudelaire : Une fois, une seule, aimable et douce femme,
A mon bras votre bras poli
S'appuya (sur le fond ténébreux de mon âme
Ce souvenir n'est point pâli) ;
Les rimes sont :