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Citation de Lefso


L’homme était massif, blindé de dédain. Il suintait une haine aussi austère que spontanée. Armoire nazie. Plus impressionnant que n’importe quelle brute croisée au détour d’un ring, il était pire encore en association avec les images qu’il inspirait à l’imagination de Nathan. Une calamité concrétisée, un chaos qui se transmettait en dérive de l’un vers l’autre, une apocalypse en sens unique.
Monumental, l’homme usait de son encombrement avec une autorité sèche que l’on comprenait agressive, de son attitude comme d’un concentré de violence. Ses muscles, son cou imposant semblaient frémir, animés indépendants sous la veste de cuir et son crâne rasé laissait paraître des veines aussi grosses que des doigts. Nathan respirait tout juste, étouffé d’idées désordonnées et masquait avec gaucherie les larmes naissantes et les supplications qui lui noyautaient le ventre. L’horizon était maintenant bouché, l’avenir englué du pire et Nathan nourrissait son bourreau sans le vouloir, alimentait sa propre panique et donnait toute liberté à la menace.
— Quand ce sera le moment, continua la Masse, vous n’aurez qu’à suivre les instructions que l’on vous donnera ! Est-ce bien compris ?
Nathan secoua simplement la tête, à peine, avec peine. Impossible de parler, incapable de contrôler les nœuds qui s’étaient formés autour de ses cordes vocales et qui bloquaient toute vibration. La crise cardiaque, la foudre, peu lui importait, mais pourvu que tout s’arrête aussi soudainement que cela venait de commencer, pourvu que le choc soit plus fort que ses faibles artères et que le sang s’écoule comme une libération. Foudroyé pour échapper à la torture, foudroyé d’un égoïsme d’instinct.
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