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Citation de MarianneL


Ils disent que je n’aurais jamais dû servir d’interprète, de passerelle entre les adversaires, parce que ce ne sont pas des paroles qui s’échangent, des voisins qui communiquent, mais des combattants qui s’affrontent, et que je suis un sot, un inconscient, pire : un collaborateur. J’ai pris le parti du langage, et c’est cela que je paye. J’ai pris le parti de relier deux réalités trop éloignées, de croire en la nature radicalement humaine et humaniste de la langue, en sa capacité à s’ouvrir, en son potentiel d’empathie.
Mais pas du tout, disent-ils, tu t’es laissé berné et ton innocence n’est que de façade. Tu as surtout permis au mensonge de s’étendre plus loin qu’il n’aurait pu, avec tes traductions et ta radio damnée.
Ils ne peuvent pas comprendre que ma langue natale m’est toujours chère. Ils pensent que je l’ai abandonnée comme j’ai abandonné mon pays, trahi mon peuple et ma foi. Quel peuple ? Depuis longtemps le patchwork est déchiré de toutes parts, si tant est qu’il ait tenu un jour. (Traduire)
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