Ces arènes souffrent de l'infiltration d'acteurs dont l'objet est de porter atteinte aux droits humains et aux valeurs démocratiques : les organisations "inciviles" [...], expression d'abord employée pour désigner des organisations criminelles ou terroristes. Mais ce terme inclut aujourd'hui d'autres acteurs, "gris", se présentant comme des associations légales, aux objectifs légitimes, bénéficiant des moyens, des droits et des libertés de celle-ci mais dont le but est contraire aux principes émancipateurs et d'autonomie des peuples.
J'insiste sur le mot "liberté", car il ne s'agit pas d'un "droit" qu'il convient d'exercer mais d'une non-interdiction. Nous sommes libres, à titre individuel, de blasphémer ou de refuser de le faire. En imposant la dichotomie pour/contre, sous peine de cyberharcèlement ou de mise au ban en cas de mauvaise réponse, les majorités politiques transforment une liberté en une obligation.
Une société incivile intoxique notre agora commune de ses valeurs antidémocratiques.
Ce qui est nouveau, c'est le concours des sociétés de médiation, qui accroît le degré d'interconnectivité entre la technologie et nos vies de tous les jours, c'est-à-dire l'ampleur et le degré de pénétration de son influence, jusqu'au plus intime.
Informer et façonner les perceptions, les attitudes, les comportements et la compréhension par la circulation de l'information a toujours été un objectif central du pouvoir. Avant la démocratisation des moyens de communication et de mobilisation, le coût de cet effort était exclusivement "assumable" par des acteurs dotés de ressources considérables, souvent étatiques, et ce uniquement sur un territoire restreint. Depuis l'arrivée des médias sociaux, le coût des opérations de propagande est dérisoire, certains acteurs tirant même profit d'une économie de la désinformation à l'échelle mondiale. (15)
L'idée reçue qu'il suffit de troquer certains de nos droits fondamentaux à titre individuel afin d'assurer la sécurité de tous et fermement ancrée dans l'opinion collective. C'est sur cette même fausse piste que se font l'exploitation de nos données privées par des sociétés capitalistes : il suffirait de céder un peu de notre liberté de notre libre arbitre et de notre vie privée pour assurer des services performants pour toutes et tous.
Cette justification de la souffrance des pères est le fondement des stratégies discursives des associations de la cause des pères, et des mouvances masculinistes en général. Cela permet de délester l'auteur des violences de sa responsabilité légale, en se focalisant sur sa souffrance à lui.
Ils estiment que l'État, en raison de la féminisation des métiers de la justice et de l'institutionnalisation des mouvements féministes, serait responsable d'une discrimination systématique envers tous les pères en cours de séparation ou séparés.