Les illustrations qui ponctuent les textes sont vraiment très belles, bien choisies. On quand même est sur un beau-livre.
Les analyses sont belles également, très bien ficelées, bien écrites : on oscille entre l’Histoire de l’art, l’esthétique, une certaine forme de sociologie aussi… Tout cela amenant à questionner la société, noter rapport aux images sexuelles, au monde de la sexualité par le prisme de l’art contemporain. C’est vraiment très intéressant, chaque chercheur pertinent dans sa spécialité.
On en vient, au fil des pages, à réaliser que parler sexualité, parler porno, dans l’art comme dans la culture populaire, ce n’est pas une bravade, ce n’est pas pour choquer, mais, finalement, malgré ce que l’on pense, sa place dans l’art amène à la libération des femmes et à repenser les normes de la société.
Enfin, une idée éditoriale que j’ai trouvée particulièrement intéressante est à la fin de ce livre consiste en une question, posée à divers professionnels de la culture, et chacun y répond à sa façon. C’est très pertinent et fascinant, car la question porte sur le sexe, le sexe dans l’art contemporain et que chaque professionnel à une réponse bien à lui, voir quasi-philosophique. Témoignent donc : des artistes, des chorégraphes, des directeurs de musées ou de centres d’art, des commissaires d’exposition, des critiques…
Bande dessinées, définitions humoristique, entretiens d’artistes, extraits de livres qui ont fait date sur le sujet… Décidément cet ouvrage ne cesse de nous étonner, un réel ouvrage éditorial, beau, dérisoire, vraiment, ce livre a tout ce qu’il faut !
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Stéphanie Moisdon, qui participe à la rédaction de ce beau livre analytique, montre du doigt avec brio et une plume agréable les différences influences de l’artiste, on se balade dans son univers de manière fluide et jouissive, le regard contenté par les vraiment superbe reproductions de très hautes qualités (bravo Flammarion et le Cnap !) Mais les explications sont d’assez courtes durées et nous laisse avec des reproductions de dessins à couper le souffle !
Ensuite arrive la partie du portefolio pour laquelle je le connaissais déjà et le mieux : la photographie !
Des séries où, nu et tatoué, il réinterprète de grands tableaux de l’Histoire de l’art, aux séries qui marquent le temps par la régulière apparition de tatouages sur son corps et son visage, faisant rimer l’impressionnant appareil dont il est doté avec des talons aiguilles.
C’est finalement Claude-Hubert Tatot qui prend le relais dans l’écriture, en présentant les performances de l’artiste. Là aussi c’est une part du travail de Verna que je connaissais, et justement je trouve très intelligent la construction de ce livre qui se concentre d’abord sur le plus abordable : de beaux dessins jouant avec les codes, en passant par les photos provocantes, jusqu’aux performances, moins accessibles.
Ainsi, comme un roman photo, les reproductions des œuvres se suivent et sont magnifiques, permettant à tous d’entrer dans l’univers aussi poétique que particulier de Jean-Luc Verna. Bien qu’en refermant le livre, je regrette que les commentaires n’aient pas été plus développés.
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