Stephen Humphrey Bogart

Thriller écrit par le fils de Lauren Bacall et de Humphrey Bogart, le roman comporte de nombreuses références au monde du cinéma et des acteurs. On dirait presque une thérapie du fiston qui semble régler ses comptes avec ses parents probablement peu présents lors de son enfance.

La référence dans le titre au film Casablanca le prouve si besoin était.

Le personnage principal, R.J. Brooks, est un minable détective privé alcoolique. Son job consiste à prendre des clichés de couples illégitimes en pleine action. Quand on a vu quelques films avec Humphrey Bogart père en Sam Spade, la référence saute aux yeux.

R. J. Brooks a des rapports tendus avec sa mère, actrice célèbre sur le retour, et refuse la main qu'elle lui tend lors d'une invitation au restaurant. À son grand dam car elle se retrouve assassinée peu de temps après.

Flanqué d'une avocate au caractère bien trempé, R.J. Brooks va mener sa propre enquête en remuant le passé de sa mère. Ce sera pour lui l'occasion de regretter son attitude envers elle, surtout lorsqu'il mettra la main sur son journal. Sinon, on a tout les ingrédients d'un bon thriller et la fin théâtrale est assez originale mais rien qui étonne vraiment.

La lecture est plaisante et l'on sent arriver les scènes d'amour ou de révélations.

Ni excellent ni mauvais, c'est un polar de plus, un peu laborieux parfois.

Un bon polar américain à la facture plutôt classique ! Tous les éléments incontournables y sont réunis : le détective alcoolique et désabusé, le psychopathe narcissique, la journaliste sexy et arriviste, le profiler du FBI, le marginal au grand cœur … Le tout dans une intrigue somme toute peu surprenante, mais dynamitée par un humour assez inattendu pour les circonstances. Non, ce qui fait le sel de cette histoire se trouve dans le fait que le héros, R.J. Brooks, et l’auteur, Stephen Humphrey Bogart, ont plusieurs points communs dont le principal est que tous deux sont fils de stars de cinéma. Et, dans une mise en abyme plutôt intelligente, Bogart égratigne Hollywood et ses producteurs vénaux, les actrices avides de publicité, les mariages arrangés, etc.

Même le titre est une (fausse) référence cinématographique. « Play it again » est une réplique apocryphe du film « Casablanca » avec Ingrid Bergman et Humphrey Bogart. Celui-ci épousa en 1945 Lauren Bacall et, le 6 janvier 1949, naquit Stephen H. Bogart, futur biographe de son père.