Les bactéries représentent l’une des plus grandes réussites dans l’histoire du monde. Elles sont de nos jours, et ont toujours été, les organismes les plus répandus sur la terre ; elles ne pourraient pas être anéanties par une catastrophe nucléaire et elles nous survivront à nous tous. Cette époque est la leur, et nous ne vivons nullement à « l’ère des mammifères » comme le proclament nos manuels, de façon chauvine. Mais le prix qu’elles paient pour cette réussite est de rester confinées indéfiniment au niveau d’un micromonde ; et elles ne connaîtront jamais les joies et les peines de la conscience. Nous vivons dans un univers où il faut choisir : complexité et persistance ne vont pas bien ensemble.