Pendant la plus grande partie de ma vie d'adulte, j'avais subi avec un ennui incommensurable les histoires décervelantes que les gens racontent sur leurs chers animaux familiers, des histoires relevant dans bien des cas de l'hallucination plutôt que du récit objectif. "Il dort avec nous et lit le journal." "Il allume la télé à six heures trente précises tous les soirs !" "Elle utilise les cabinets!" Or maintenant que je sortais promener Otis, il m'arrivait souvent de m'arrêter en route pour bavarder avec d'autres propriétaires de chiens, trouvant tout naturel de passer quinze ou vingt minutes à parler en détail de leur alimentation, leur transit intestinal et des petits gestes adorables qu'ils faisaient avec leur patte ou leurs grotesques oreilles hirsutes.