Il me restait encore quelques heures de marche avant d'arriver à bon port, mais je n'étais pas inquiet : le chemin était facile, large, et il était impossible de se perdre. Ma lanterne suffirait bien.
Bientôt, le chant des insectes se tut, l'ombre recouvrit les bois, le hululement des hiboux se fit entendre ; le craquement des plus petites brindilles, le moindre bruissement de feuille devinrent perceptibles. Après la canicule de la journée, cheminer ainsi avait quelque chose d'incroyablement apaisant, malgré la sensation que n'importe quoi pouvait sortir des ténèbres au delà des arbres ; je trouvais cette impression issue de mon imagination fort amusante.