La cigogne est une sale bestiole qui ne sait pas lire une carte et vole sans doute bourrée. Il désirait tant être père. Cet enfant attendu depuis si longtemps était un cadeau du ciel, un multiplicateur d’amour, mais aussi une comète qui lui exploserait en plein cœur. Il occupa les premiers mois d’excitation en recherchant partout dans Paris une plante imaginaire capable de diminuer les rayonnements électromagnétiques néfastes pour le bébé. Apprendre à nouer une écharpe de portage de mille manières. Réaménager une maison pour mieux la remplir de jouets. Vinrent ensuite le moment de la première échographie et la fin de toute chose.
L’animal dévore avec rapacité pour effacer toute trace de sa nature et de la prédation. Un animal ne s’encombre pas des entraves et des blessures de l’autre. De coups de bâton en perspective de carottes dorées, l’âne avance vers nulle part sans jamais goûter aux fruits sucrés.
Aimer ses enfants plus que soi, aimer les autres comme ses propres enfants, aimer ceux qui vous détestent comme s’ils vous aimaient, être bienveillant avec soi-même.
Elle avait perdu la parole face à la violence des adultes, mais ce qui lui faisait plus peur que tout, c’est d’être abandonnée et de se retrouver seule.
Il n’était pas contre la présence de ces différentes cultures dans son environnement. Il s’en accommodait. Par contre, il détestait les Allemands et les Arabes. Pour les Allemands, il savait très bien pourquoi, pour les Arabes, il en ignorait la raison et ne se posait pas non plus vraiment la question. C’était comme ça ! Après tout, on n’est pas obligé d’aimer tout le monde.
La vibration dans son cœur faisait rempart à l’extérieur. Seule la vitesse était digne de sa concentration, ce point de rupture à frôler sans cesse. La témérité et l’adresse étaient des atouts précieux qui feraient sans doute bouger le curseur en sa faveur, mais au bout du compte, l’unique vérité qui déciderait du gagnant serait celle de l’allure.