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Citation de BernardFlammeche


Ça n’a pas été toujours comme ça. Avant ta maladie, ton père ne s’enfuyait pas à des centaines de kilomètres. Avant qu’on te détecte ta SEP, il bossait dans un bureau, dans le centre-ville, à un kilomètre de chez toi ; tu le voyais tous les soirs. Il parlait souvent de sa « boîte » et de ses copains, cela faisait des conversations à table. Il avait même parlé de t’y emmener un jour, pour te présenter aux collègues, pour t’expliquer son métier. Et puis, il a changé de poste et a commencé à vivre dans sa voiture. Désormais, tu le vois de temps en temps, et de façon aléatoire, comme si ça se jouait aux dés. Ses jours de congé n’y changent rien. S’il est là et si ta mère approche avec sa seringue, il trouve toujours un prétexte pour changer de pièce, pour aller faire des courses à la supérette ou pour allumer une clope sur le minuscule balcon. Il a commencé à fumer quelques jours après qu’on a détecté ta SEP ; lui, il parlait du stress, du choc, mais toi tu penses qu’il l’a fait juste pour que son corps lui ordonne de sortir, pour devenir accro à la nicotine et ne pas être dans la même pièce que toi. Son attitude a fini par te contaminer : tu n’as plus envie de le croiser, plus envie de lui parler. De toute façon, on ne peut pas le forcer à se tourner vers toi. Vous êtes deux regards fuyants.
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