Aujourd’hui, près d’un siècle et demi plus tard, il est fondamental de réaliser combien Morris était précurseur dans sa vision des arts décoratifs, tant les designers s’alignent, pour beaucoup, sur sa vision d’un monde tourner (sic) vers « une ode à la convivialité, à la gratuité, à l’épanouissement personnel, à l’amour du travail bien fait et à la beauté ». Un monde plus proche de l’homme et de la Nature, un monde plus proche de la trace de la main que de celle de la machine.
À la différence de la plupart des protagonistes de l’Art nouveau, qui peinèrent à trouver d’autres commanditaires que des membres de l’élite bourgeoise, Morris travailla en effet pleinement dans une logique d’édition. Cet exemple influença la génération suivante de créateurs de l’Art nouveau, sans qu’ils ne réussissent tous à constituer un spectre social aussi large dans leur clientèle.
La seule vie digne d’être vécue est celle « dans laquelle la perception et la création de la beauté, c’est à dire la jouissance du vrai plaisir, seront ressenties comme aussi nécessaires à l’homme que son pain quotidien ».