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Citation de JulienSorel


Une brume venant du large commençait à voiler Morlusenn.
Lise enfila sa parka avant de refermer la portière de son véhicule.
Les ruelles du village étaient désertes.
Seul Rominet, le chat noir de Mme Pichon, était de sortie : assis au milieu des pavés, il ignora Lise quand elle le dépassa. Une créature invisible occupait toute son attention.
Le brouillard s’épaississait, il débordait d’une mer silencieuse, aux aguets.
Les lanternes murales diffusaient l’éclairage étouffé des becs de gaz du XIXe siècle. Nul n’aurait été surpris d’apercevoir entre deux maisons la silhouette furtive – en manteau sombre et haut-de-forme – d’un criminel sanguinaire échappé de l’East End victorien.
Quelques lumières de l’hôtel des Lavandières tamisaient des formes jaunes qui flottaient dans ce paysage inquiétant. À l’arrière, tapie comme un animal blessé, la maison de Sylvestre attendait que l’on vienne la délivrer.
Elle était plongée dans l’obscurité.
Le cœur de Lise cogna dans sa poitrine.
Mon Dieu ! Lui serait-il arrivé quelque chose ? Aurait-il eu un malaise ?
Elle ouvrit la porte que le vieux marin ne verrouillait jamais. À tâtons, elle chercha l’interrupteur incrusté dans le lambris.
Son ciré jaune était accroché au portemanteau en fer forgé. Le trousseau de clés, fixé à l’anneau d’un flotteur, pendait à une patère en fonte.
Tout semblait en ordre...
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