AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de fanfan50


Toutes les femmes connaissent ce passage terrifiant qui signe leur entrée dans une autre ère, cette première mort qu'il leur faut affronter, pour renaître différente ou pour renoncer. Dans Les liaisons dangereuses (publiées en 1782!), Choderlos de Laclos écrit ceci : "Il n'est pas vrai que plus les femmes vieillissent et plus elles deviennent rêches et sévères. C'est de quarante à cinquante ans que le désespoir de voir leur figure se flétrir, la rage de se sentir obligées d'abandonner des prétentions et des plaisirs auxquels elles tiennent encore, rendent presque toutes les femmes bégueules et acariâtres. Il leur faut ce long intervalle pour faire entier ce grand sacrifice."
Trois siècles plus tard, la santé éclatante des quinquagénaires, les moyens dont elles disposent pour retarder l'échéance chronologique ne rendent pas ces propos anachroniques pour autant : les femmes se doivent toujours de refuser l'inéluctable le plus longtemps possible. Accepter que l'âge inscrive son empreinte sur les visages et les corps est perçu comme une forme de relâchement, presque d'indécence.
On ne dira jamais assez le rôle délétère que les magazines féminins jouent dans ce processus de dévalorisation de la maturité, avec leurs mannequins prépubères, leurs photos systématiquement retouchées, leurs publicités encensant la jeunesse sous toutes ses formes, avec toujours le même leitmotiv : "effacez les ravages du temps", "rajeunissez". La femme de cinquante ans se doit de nier le passage du temps, de lutter et de continuer à faire bonne figure, alors que l'inéluctable physiologie du vieillissement est déjà à l'oeuvre en elle.
Commenter  J’apprécie          40





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}