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Citation de Ziliz


Ziliz
01 décembre 2014
Martine faisait des ménages et moi, j'acceptais les heures supplémentaires. Des gens très courageux. Et économes. Pourquoi danser quand on a la télé ? Pourquoi parler d'amour quand c'est pour toujours ? On finit par économiser la vie comme le reste. Autant la jeter par les fenêtres, vu l'absence d'intérêts. On croyait désirer la même chose, des rails sans aiguillage qui filent droit vers la mort, alors qu'on rêvait de détours pour brouiller les pistes. Rien que de très banal encore.
[Notre fils] Pierre-François était mon clone, timide jusqu'à la servilité, prêt à tout pour être accepté. Je me suis bagarré contre le destin. Je l'ai inscrit au rugby parce que j'ai horreur du contact physique, aux scouts parce que, comme lui, j'aime la solitude. Rien n'y a fait. "Arrête de lire, on dirait ton père", disait Martine.
[...] Anna est arrivée trois ans plus tard, une Martine miniature. Là, j'ai désespéré de l'existence. Je n'avais pas assez réfléchi au mot reproduction. J'ai rêvé mes enfants à défaut de me rêver moi-même, je le sais aujourd'hui. Et je les ai chargés du fardeau de ma déception.
(p. 167-168)
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