Mon père, écrira Tagore, jusqu'à la fin de sa vie, ne mit jamais d'obstacle à notre indépendance. Bien des fois, j'ai dit ou fait des choses qui contrariaient à la fois son goût et son jugement. Il aurait pu m'arrêter d'un mot. Il préférait attendre que l'impulsion d'arrêt me vînt du dedans. Il voulait que nous aimions de cœur ce qui est vrai et il savait bien qu'une concession sans amour est vide. Il savait que si l'on s'écarte de la Vérité, on peut, ensuite, en retrouver la voie, tandis qu'une acceptation forcée ou aveugle dresse dans le cœur une barrière qui lui ferme le chemin de retour.