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Citation de Charybde2


Molara agite doucement ses ailes bleu foncé ornées de taches noires. Elle flotte sur les courants mentaux, entourée de miasmes psychiques. Ses lèvres sont entrouvertes et Anthony sent réagir la partie humaine de son corps. Il ne sait pas si Molara le provoque volontairement.
« Ne reste pas sur mon chemin, crampon.
– Si tu avais fait ton travail, je n’aurais pas besoin de l’accomplir à ta place, réplique Anthony.
– Pardon ? » Elle plisse les paupières.
« Le processus est très simple. Quand un corps humain est suffisamment converti par les xénoformes, tu expédies le signal et le scientifique du renouveau envoie le fantôme de test. Les xénoformes sont conçues pour accepter la conscience. Alors, comment as-tu fait pour merder ? Parce que c’est bien toi qui as merdé.
– Je ne sais pas, mais je compte le découvrir.
– Nous devons d’abord trouver le fantôme quantique, dit Anthony. Tu pourras diagnostiquer ta maladie plus tard. »
Molara semble sur le point de répondre, mais Anthony se déconnecte de la xénosphère. Il fait pousser des cals pour protéger la plante de ses pieds nus, puis patauge dans la boue jusqu’à atteindre la terre ferme. La végétation devient plus dense et il avance bientôt parmi les herbes à éléphant. On y trouve des animaux, mais il s’enfuient à son approche : des aulacodes, des galagos et des rats. Sa robe en coton se gonfle, mais il n’y a pas trop de vent et l’air est doux. Anthony aperçoit çà et là de vieux canoës abandonnés, tout délabrés, sans rames. Il perçoit des grattements dans la terre, le bruit du trafic routier devant lui, celui des chauves-souris qui volent plus haut. Il se dirige vers la route.
Au Nigeria, personne ne s’arrêtera en pleine nuit pour un homme encapuchonné qui marche pieds nus au bord de la chaussée. Dans la lueur des phares, Anthony remarque la couleur de ses avant-bras et la rend plus sombre, un peu comme celle de son ami Kaaro. Les nuances de la peau le déconcertent. C’est une distinction tellement humaine. Ils ont pratiquement le même ADN et ils pratiquent des discriminations en fonction de la division de la lumière blanche, de la proéminence des mâchoires, de la forme des yeux ou du nez. C’est du délire. Un peu comme leur fétichisme vestimentaire.
Il marche vers Rosewater.
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