La lettre des parents, du moins de la belle-mère pour sa belle-fille – car la jeune fille est orpheline de mère – est inhabituelle et vénale. La marâtre, qui sollicite pour sa fille d’adoption l’entrée au noviciat, précise que la famille versera non seulement les 300 ducats d’or de dot mais une offrande du même montant. Si 300 ducats d’or représentent une somme, la doubler est une fortune.
La mère abbesse Clotilde donne rapidement un avis favorable à la requête. Mais tout à coup, au sein du chapitre, les opposantes se manifestent. Des objections fusent. Si la famille envisage de doubler la somme, ne faut-il pas s’interroger sur la raison ?
L’abbesse, sidérée, se tait : on parle de 600 ducats d’or ! Et puis, toutes savent bien que les trois quarts des nonnes cloîtrées le sont contre leur volonté. La raison est évidente, la belle-mère cherche à se débarrasser de la jeune fille !
Certes, les nonnes ont besoin comme chacun des secours d’une médecine balbutiante mais après tout,leur vœu d’obéissance les place dans l’acceptation de leur sort et leur foi doit être d’un grand réconfort, ce qui n’est pas toujours le cas de ceux qu’il ausculte au quotidien.
Même faible, les mouvements du sol ont toujours des répercussions circulaires qui affectent les alentours du point où ils se produisent, telle une pierre ricochant sur l’eau qui propage autour d’elle des vagues en cercle, de plus en plus faibles.
Les Infidèles sont plus avancés en médecine que lui-même et ses confrères.
La jeune fille n’est-elle pas trop belle pour prétendre à entrer au noviciat ? Vous savez bien que la beauté de la femme est signe du Démon !