Tu dis : « Moi, c’est les belles filles qui m’attirent », et tu t’en vas.
Mes genoux oublient de flancher et mon cœur de s’arrêter. J’ai déjà joué dans ce mélodrame-là, mais cette fois je réussis même pas l’audition. Tu me jettes le regard le plus triste au monde comme si c’était une sorte de preuve, la preuve que toi aussi, tu souffres. J’essaie de faire claquer la porte, mais elle reste sur ses gonds. Notre histoire se finit, pas de punch, en silence.
Ta blonde plaquée contre la tête du lit, sa cage thoracique craque quand tu la fourres dans mes draps. Dans chacun de mes poèmes, elle se pète la gueule. Sous ta poigne brûlante, son petit corps se fracture, incontrôlable. Une fille brisée, ça ne peut pas pleurer. C’est ici qu’on me laisse.
Je tombe face à toi, te rentre dedans, arrête et attends.
Demande-moi pas si je peux passer la nuit ici, ou si tu peux passer…
Reste ou va-t’en.
Je ne sais pas où j’ai appris ça
(c’est ça que j’aimerais te faire croire).
Je t’aurais tout donné.
Ça sonne plus gros que l’univers.
Je n’ai jamais eu de pays à donner :
j’avais un appart de marde,
moins merdique que celui de bien du monde,
et je t’aurais offert mon lit.
La chanson qui passait à la radio (le jour où t’as cru que ta vie valait peut-être la peine) t’a fait tomber amoureux de celle qu’il ne fallait vraiment pas trouver de son goût.
On est tous en train de vieillir.
Peut-être que c’est pour ça que le lubrifiant existe.
Ou peut-être que c’est pour les gens
qui ne se sont jamais vraiment aimés.
Tellement souvent,
dans une relation, on mesure le temps.
Le temps s’est arrêté
quand j’ai commencé à ne pas « vraiment » coucher avec toi.
Elle aime se faire fourrer quand elle peut plus respirer,
mais moi j’arrive jamais à respirer,
alors c’est pas pareil.
Je ne savais pas comment te dire que j’avais fait des recherches pour connaître ta date de fête,
mais je l’ai fait.
J’aurais été
la dernière tasse de café
chez ma mère
et je ne t’aurais pas demandé
de la séparer en deux.