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Citation de estebanlebeau1


Julien avait rendez-vous chez un entrepreneur spécialisé dans le commerce de produits d’importation qui souhaitait être coaché pour améliorer son aisance en public. Il disposait de peu d’informations à son sujet, car une secrétaire s’était présentée sur son répondeur sur recommandation d’un PDG avec qui Julien n’avait plus aucun contact.
Le coach professionnel se présenta sur le perron d’un chic appartement du VIIe arrondissement un peu en avance et il dut sonner à de multiples reprises avant qu’une grande femme brune au regard humide lui ouvre la porte :
— Indiana Duchêne. Valentin, mon mari, n’est pas encore arrivé, mais vous pouvez entrer, dit-elle en boutonnant son chemisier mal engoncé dans sa jupe droite.
Un homme vêtu d’un sweater et d’un jogging sortit de l’une des pièces en ajustant de manière précipitée et presque coupable ses vêtements et ses cheveux.
— Je t’appelle, dit-il en faisant un signe à la jeune femme qui venait d’allumer une cigarette.
Julien fit mine de ne pas comprendre la situation.
De toute évidence, les deux adultes venaient de faire l’amour et le coach avait involontairement interrompu leurs ébats.
— Vous voulez un café ? lui proposa Indiana Duchêne qui, une fois apprêtée, paraissait aussi jolie que raffinée.
— S’il vous plaît, merci.
Au lieu de se rendre à la cuisine, la jeune femme retourna dans le couloir où elle donna un dernier baiser à son amant. Ils échangèrent encore quelques mots avant qu’il ne prenne congé.
N’osant se retourner et surprendre une seconde fois ce couple adultère, Julien observa le mobilier et la décoration autour de lui. Canapé, meubles, murs et moquettes étaient d’un blanc uniforme, ponctué de quelques pointes de couleurs grâce un bouquet de fleurs, un cadre ou des tranches de livres. L’appartement respirait la sérénité et transmettait au visiteur une énergie positive. Cela était bon signe. Lorsqu’elle réapparut avec son petit plateau de verre et ses deux tasses à café design, Julien ne put retenir un commentaire :
— On se sent vraiment bien chez vous. Le cadre est reposant, j’y suis très sensible.
— Vraiment ? demanda-t-elle comme si cette remarque était inattendue. Ne vous fiez pas aux apparences, croyez-moi. Je m’appelle Indiana. L’homme que vous avez croisé est mon professeur de sport, poursuivit-elle en détaillant son regard, comme si elle cherchait à y voir quelques reproches.
Julien lui renvoya un sourire amical, comme pour lui signifier qu’il n’était pas là pour la juger.
— Valentin est doué pour les affaires, enchaîna-t-elle. Il possède une capacité d’analyse qui lui permet d’apporter des jugements fiables sur une situation, une entreprise, un placement ou même une personne. Son point faible est qu’il manque de confiance en lui. Sa peur panique du public le cantonne à des ambitions limitées. Je suis intimement persuadée qu’il pourrait accomplir de grandes choses.
On entendit des bruits de pas et Valentin Duchêne apparut enfin dans le salon.
Julien fut immédiatement troublé par ses cheveux blonds légèrement ondulés, son visage blanc aux lèvres pulpeuses, sa silhouette svelte et sportive. Aussitôt l’image de ce corps nu endormi sur un lit et tenant dans sa main un fruit de la passion lui revint à l’esprit. Évidemment, cela était impossible. Aucune chance que ces deux hommes aient quoi que ce soit en commun. Valentin Duchêne était un homme marié et il n’avait pas de raison de traîner sur des sites de rencontres et encore moins de s’endormir totalement dénudé, tel un désœuvré, après s’être trop longtemps ennuyé face à une caméra.
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