Garder en soi des fêlures est une bombe à retardement qui explose un jour ou l'autre, au moindre chamboulement choc ou autre état stressant de la vie.
Toutes nos souffrances sont stockées bien précieusement dans une partie du cerveau que l'on appelle le "cerveau reptilien", où tous les souvenirs, mêmes les plus lointains et ceux qui sont oubliés, sont conservés et risquent d'être déstockés et remis en "mémoire active", un jour ou l'autre.
Encore remonte des blessures, mais de le dire à "haute voix" provoque un retour brutal à la conscience.
Vivre l'horreur est une chose, mais lire et prendre conscience de ce qu'on a traversé en est une autre.
Avec l'exemple de ma maman, qui l'a vécue, jusqu'à son départ au paradis, dans le silence, la solitude et l'indifférence la plus totale, la vie me montrait que je devais écrire mon histoire. Comme une revanche aussi, pour toutes celles comme maman, qui sont partie avec "leur silence".
Car la violence conjugale commence par "une insulte, puis une gifle et se termine par la mort".
L'arme de ma guerre contre la violence conjugale avait été choisie, et ce serait un sourire jusqu'au bout du combat.
J'ai montré la chose la plus importante pour toute victime de violences conjugales, ou tout autre forme de souffrance dans une vie : de l'espoir. L'espoir qu'une victime peut s'en sortir. En leur apportant une preuve vivante, moi-même.
Ma maman s'est éteinte dans le silence, dans la solitude et l'indifférence totale et moi, je combats dans la lumière. Quelle belle vengeance sur la vie...