Sarah, elle ne me quittait jamais. Elle m’avait changée pour toujours. Son histoire, sa souffrance, je les portais en moi. J’avais la sensation de l’avoir connue. De l’avoir connue enfant, puis jeune fille, puis mère de famille de quarante ans suicidée contre un tronc d’arbre. Je voyais ses yeux verts amande, sa façon de se tenir. Ses mains. Son très rare sourire ; Oui, je la connaissais. J’aurais pu sans problème la reconnaître dans la foule, si elle avait été encore en vie.