Pauline avait conscience qu’elle n’était qu’un être ordinaire aspirée dans l’orbite d’une actrice qui, elle, n’avait rien d’ordinaire, mais elle faisait le lit de cette actrice chaque jour, elle rangeait ses vêtements, ses escarpins, elle touchait les objets du quotidien que Marilyn Monroe effleurait, elle aussi – son peigne, sa brosse à dents, son flacon de Chanel n°5, ses boucles d’oreilles, ses piluliers -, car être femme de chambre, c’était précisément cela : faire intrusion sans le vouloir dans l’intimité d’autrui, voir le contenu des corbeilles à papier, remarquer les titres des libres, lire les premières phrases des cartes, lettres et petits mots qui trainent.