Terézia Mora

Avec un titre aussi original, aussi évocateur je savais que je devais absolument lire ce roman de la rentrée littéraire Piranha : une vraie réussite !



Jeune maison d'édition toujours en quête d'innovation, Piranha marque par la qualité de ses publications, pour le choix d'un magnifique format et pour la surprise que suscite chacune de leurs découvertes. Lauréat du Deutscher Buchpreis (le prix le plus prestigieux en Allemagne) et du prix Transfuge pour le meilleur roman allemand 2015, je peux vous dire après lecture que c'est amplement mérité !



Tout commence avec Darius Kopp, un homme à la vie banale, morne, monotone qui va d'un seul coup suivre un cours inattendu suite à la perte de son travail et au suicide sa femme. C'est ainsi que le protagoniste perd les deux repaires communs d'une vie, la perte du microcosme personnel et familial ainsi que la perte du lien social. Tout le monde serait perdu à moins... Il s'enferme ainsi sur lui-même, perd le goût à la vie mais c'est sans compter sur le soutien de son ami Juri qu'il va devoir aller de l'avant, continuer à avancer : un voyage initiatique pour redécouvrir la femme qui a partagé sa vie est de mise !



La construction de ce roman est extrêmement ardue et intéressante : ainsi vous suivrez sur deux fronts : le pèlerinage de notre héros et le journal de sa femme. J'ai eu du mal au départ à suivre les deux histoires, les deux narrations qui se déroulaient sur les mêmes pages : devais-je lire d'un coup chaque histoire séparément ou alors les lire en même temps ? Lorsque j'ai passé ce cap j'ai été passionnée par ce récit !



En définitive, une histoire très émouvante et un livre très original : à lire !
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Flora s'est suicidée. Darius, son époux depuis 10 ans, parcourt plusieurs pays en quête de sa femme et de lui-même. Ou plutôt, en quête de son deuil. Il possède les cendres de Flora et recherche un endroit où les déposer.

En bas du livre, le journal de Flora, dépressive.



Malgré un sujet sombre, c'est une petite merveille. Darius est un homme amoureux, triste et perdu. Flora est une femme très intelligente mais n'a pas goût à la vie.

On ne se perd pas entre le haut et le bas de la page, tout est bien structuré.

Une écriture agréable et très esthétique.

Vers la fin (page 450 environ), j'ai décroché. Darius perd un peu la tête, la fatigue a dû m'avoir... les propos me semblaient décousus. Si c'est voulu (et je le pense) cela est une valeur ajoutée.

10 nouvelles avec des personnages différents, mais dans un même univers. Un univers à la frontière, étrange non lieu, dans lequel les gens semblent ne vivre que dans ce qu’ils n’ont pas, ne se définir que par le manque ou l’absence. Des laissés pour compte dans un monde en décomposition. Parfois il y en a qui veulent passer de l’autre côté, un autre côté qui semble plus fantasmatique que réel, un mirage qui entraîne dans des marécages où l’on disparaît. D’autres tentent de fuir on ne sait quoi qui finit toujours par les rattraper. Et il y a ceux qui n’essaient pas de fuir, mais se noient dans l’alcool, ou sombrent dans quelque chose qui s’apparente à la folie.



Un univers sombre, sans espoir, des êtres en souffrance et en déshérence, Terézia Mora nous plonge dans une atmosphère étouffante et glauque, dans laquelle il est impossible d’imaginer un changement, ou une amélioration.



Un livre à lire à petites doses pour éviter l’asphyxie qui guette. Mais si on arrive à y entrer, à suivre les personnages dans leur dérive, on finit par s’y attacher étrangement, à trouver la part d’humanité qui est en eux.



Pas vraiment une lecture agréable mais forte et dérangeante.

Très beau roman de Terézia Mora.

Malgré quelques débuts difficiles, j'ai finalement beaucoup apprécié ce roman et me suis attachée à la personne de Darius Kopp.

Si vous ne l'avez pas déjà lu, je vous le recommande de toute urgence...
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