« Quelle heure est-il ? J’ai dormi longtemps ?
— Il est onze heures. Tu étais blottie comme un bébé. »
Je rougis de honte et m’assois devant la table de la cuisine. Je me sers un verre de lait et saisis une tranche de viande du bout de la fourchette.
« J’ai pensé à ton plan toute la nuit. »
Alexander relève la tête, amusé. Il tranche son oeuf cuit dans son assiette. Je soupire :
« Les gars à qui tu vas voler l’argent, pour te venger. Ce ne sont pas des personnes très tendres, je me trompe ?
— C’est vrai. Pourquoi ? »
Mon couteau se plante dans le jaune de mon oeuf et j’inspire profondément :
« Et si quelqu’un meurt ? »
Ma question le surprend mais il pose ses couverts sans rien dire. Mes pensées se font sombres et je tente de me remémorer le plan afin d’étudier les risques.
« Personne ne va mourir, Iris. On entre, on sort. C’est tout. Aucun mort. »
« Service de recherche de l’hôpital, bonjour, qu’elle est la raison de votre appel ?
— Bonjour, j’ai reçu une carte contenant votre numéro de téléphone. »
[...] La femme au téléphone hésite et je crus même que notre appel soit coupé. Mais sa voix devenue fébrile annonce alors, le plus calmement possible :
« Je ne peux pas vous en parler ici. Avez-vous reçu des informations supplémentaires ?
— Aucune. Simplement votre adresse et votre numéro.
— Bien. [...] Rendez-vous à l’adresse jointe dès que vous pourrez, nous verrons cela sur place.
— Demain, je suis disponible.
— Bien. Alors à demain, Iris Jefferson. »
Ma respiration s’accélère et Alexander bouillonne de l’autre côté du micro. J’entends sa voix énervée dans mon oreillette :
« J’entre dans les bureaux. Occupe-le quelques minutes de plus, le temps que je récupère l’argent et que je détruise les affaires de ce connard. S’il pose la main sur toi, je le descends. »