La société des hommes est un mensonge, commença-t-il avec la gestuelle d'un prédicateur. Elle vous égare et vous prend votre essence. Il faut croire mais pas dans l'aveuglement de ces obscurs diktats, de ces impératifs charnels et matériels. La voie de l'homme est dans le renoncement, pour retrouver la pureté et le chemin de la méditation. Là est l'éternel vers la transcendance, vers l'âme immanente...
Le statut de guérisseur ne modifiait pas l'ordre social du village, mais il en était parfois l'un des ciments à l'occasion des processions qui ritualisaient les croyances. Ces croyances posaient leur fondement dans la foi et le guérisseur était le plus souvent considéré comme un intermédiaire avec le divin. La guérison ne pouvait être obtenue que grâce à une foi inconditionnelle. Il fallait aussi en général être baptisé pour que soit pratiqué l'acte de guérison.
Le lait d'ânesse a de grandes propriétés nutritionnelles qui répondent en partie au besoin du corps humain. Ce lait est très nutritif. Il lui est même parfois attribué des vertus curatives. Il est aussi considéré comme le plus proche de celui de la femme.
L'Église avait toujours toléré ces rituels, même si les guérisseurs étaient parfois perçus un peu comme des magiciens. L'Église les avait alors considérés comme égarés dans leur foi mais jamais hors de la religion.
Ces sectes mettent en avant des valeurs qui paraissent perdues dans nos sociétés, la solidarité et un sens à l'existence. Il n'y a pas de profil particulier des adeptes, si ce n'est que souvent ils y adhèrent à ce moment de leur vie où leur propre parcours est douloureux. Le retour à une vie normale devient ensuite très compliqué, l'individu n'ayant plus lui-même sa volonté propre. C'est en quelque sorte une dépersonnalisation, une perte de sa propre identité qui a été à l'oeuvre durant toutes les années de son appartenance au groupe.
Le chapelet a sûrement un sens pour le meurtrier, quant à savoir lequel... Peut-être le souhait que le défunt repose en paix. Peut-être les derniers soubresauts d'une conscience prise de remords...
On ne venait pas là par hasard. Mais il n'y avait rien d'inconcevable à se retrouver sans raison dans ce service, assommé par ces couloirs labyrinthiques. N'importe qui pouvait y venir.
Quand il était petit il voulait être vétérinaire. Un rêve de gosse répandu, soigner les animaux, un rêve bien souvent associé à une personnalité sensible et bienveillante.
Le chapelet peut être une forme de repentir.
Les paysages étaient sauvages, d'une beauté violente, de ceux qui rappellent que la nature avait tous les droits.