Mais ce qui caractérise surtout Poussin, et ce qu'il a particulièrement développé dans ses derniers ouvrages, c'est le souci d'une composition pour ainsi dire philosophique : il voulait que l'arrangement de ses figures et du paysage correspondît exactement au sens intime des scènes représentées. L'ordonnance des lignes, les expressions, le choix des nuances étaient entièrement différents suivant qu'il avait à peindre les sombres épisodes du Déluge ou les joyeux ébats des pâtres : ces manières diverses de peindre, ces différentes symphonies de lignes et de couleurs,
Poussin les appelait ses « modes », par analogie avec l'esthétique musicale des Grecs. Mais l'appropriation de tous les détails à l'émotion générale du sujet s'accompagnait toujours chez lui d'un naturel noble et réservé, d'une élégance sans affectation et d'un sentiment tout à fait original de la beauté.