Thérèse Séné

Au vrai, il ne se passait pas un mois, pas une semaine sans qu'un nouveau mécompte ne vint s'ajouter aux malheurs du moment, et cela non seulement pour Nolwen et les siens, mais pour une large partie de la population. Jadis on accusait le roi ou les seigneurs d'éreinter le petit peuple en l'accablant d'impôts. aujourd'hui, le mal portait un autre nom. N'importe. Les taxes, les impôts, les corvées pleuvaient pareillement et de façon plus draconienne encore. La République (puisque tel était le nom de ce nouveau régime drapé de tricolore) n'avait qu'un an et demi et pourtant elle régnait déjà sur un pays ruiné, déchiré, soumis à un pillage en règle. Réquisitions, confiscations, contributions, levées, impossible d'échapper au crible. L'Etat avait besoin d'argent pour ses caisses, pour ses guerres. Etait-ce là une nouveauté ? Le grand changement promis ?