Thierry Soufflard

De fil en aiguille, la vie « in circus » devient notre quotidien. Le rêve du départ a laissé place au concret. C’est ce que nous nous disons quand, dans le froid, nous réparons l’arrivée d’eau ou quand nous attendons durant trois heures le rétablissement de l’électricité après les fréquentes coupures de courant dans les cirques italiens. Nous faisons corps avec les artistes qui, tous les jours, font leur vaisselle, reviennent de courses, retendent la peau de leurs tambours, donnent à manger à leurs tigres auxquels ils s’attachent, se changent à dix-sept heures pour la première représentation, réparent leur voiture avant de retourner sur la piste à vingt et une heures. Ils répètent tous ces gestes chaque jour, avec ou sans strass ; que le public soit là ou pas.