D'une autre manière, un roman brûlant comme Pompes funèbres n'explique que trop jusqu'où la fièvre vengeresse de la libération aura été furieusement sexuelle, donc furieusement ressentimentale, contre la féerie française et son "elle fut". Si le personnage du milicien français, Riton, est menacé par ses compatriotes, c'est surtout qu'on veut l'empêcher de rester près de son amant, son colosse blond. Le soldat allemand est une splendide puissance phallique et même le seigneur de la guerre, écrit Genet. Le Français, lui, ne possède plus son corps. D'ou l'attraction qu'exerce sur lui la queue de l'occupant... On comprend que personne ne veuille réellement admettre ce roman, Pompes funèbres, préférant le déclarer politiquement incorrect ou tout simplement abject. C'est tellement plus simple.