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Citation de Nastasia-B


ARIANE : Ah ! ma sœur, savez-vous ce qu'on vient de m'apprendre ?
Vous avez cru Thésée un Héros tout parfait,
Vous l'estimiez sans doute ; et qui ne l'eût pas fait ?
N'attendez plus de foi, plus d'honneur ; tout chancelle,
Tout doit être suspect, Thésée est infidèle.
PHÈDRE : Quoi, Thésée...
ARIANE : Oui, ma sœur, après ce qu'il me doit,
Me quitter est le prix que ma flamme en reçoit,
Il me trahit. Au point que sa foi violée
Doit avoir irrité mon âme désolée,
J'ai honte, en vous contant l'excès de mes malheurs,
Que mon ressentiment s'exhale par mes pleurs.
Son sang devrait payer la douleur qui me presse.
C'est là, ma sœur, c'est, sans pitié, sans tendresse,
Comme après un forfait si noir, si peu commun,
On traite les ingrats, et Thésée en est un.
Mais quoi qu'à ma vengeance un fier dépit suggère,
Mon amour est encore plus fort que ma colère.
Ma main tremble, et malgré son parjure odieux,
Je vois toujours en lui ce que j'aime le mieux.
PHÈDRE : Un revers si cruel vous rend sans doute à plaindre ;
Et vous voyant souffrir ce qu'on n'a pas dû craindre,
On conçoit aisément jusqu'où le désespoir...
ARIANE : Ah ! qu'on est éloigné de le bien concevoir !
Pour pénétrer l'horreur du tourment de mon âme,
Il faudrait qu'on sentit même ardeur, même flamme,
Qu'avec même tendresse on eût donné sa foi,
Et personne jamais n'a tant aimé que moi.

Acte II, Scène 7.
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