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Citation de vero35


On était le 4 juillet, fête de l'Indépendance.
Une fois la fumée dissipée, laissant une odeur âcre qui attaquait la gorge, il distingua un des plus jeunes ( garçons) debout tout au bord de la jetée. Le garçon alluma une chandelle romaine avec le bout encore rouge d'un cigare, leva le bâton enflammé aussi haut qu'il put au dessus de sa tête et, l'instant d'après, des giclées d'étincelles rouges, bleues et blanches fusèrent par-dessus l'eau. Cleland vit que le garçon qui tenait la chandelle était torse nu, mais qu'il ne tressaillait pas en sentant les brandons tomber sur sa peau. Dans la lumière, il semblait possédé : un jeune sauvage montrant aux autres que, si forte que fût la douleur, il tiendrait bon et ne lâcherait pas un pouce de terrain.
Dans quelques années, Cleland en avait conscience, ce petit serait devenu une menace : non plus un garnement turbulent, mais un jeune homme qui aurait perdu son innocence, un délinquant menton levé et poings serrés. Pour faire la fierté de son père. Et celle du père de son père. Et de toute la lignée de durs nés sur le sol américain qui voyaient l'Irlande comme un mirage, une terre mythique à laquelle ils appartenaient par le sang mais que leur coeur avait oubliée. Ils ne feraient jamais partie d'aucune aristocratie, mais ici, à Boston, ils pouvaient être les rois.
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