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Citation de enkidu_


La période de la pire oppression en Irlande commença avec l'expédition punitive de Cromwell de 1649, pour venger le meurtre de protestants au cours d'un soulèvement catholique en 1641. Les hostilités mêmes, la famine et l'épidémie qui les accompagnèrent firent périr plus d'un demi-million de personnes - environ 40 % de la population de l'Irlande à l'époque. Cromwell fut sans pitié, non seulement dans la bataille mais dans le massacre massif des soldats prisonniers et de civils catholiques, y compris des prêtres qui étaient son « gibier particulier ». En outre, il fit déporter aux Indes occidentales « orphelins, miséreux et autres pour servir de manœuvres, de serviteurs, ou tout autre usage auquel les propriétaires les jugeraient propres, ou impropres - en tout quelque 6 000 de ces pauvres épaves ».

Beaucoup d'Irlandais furent dépossédés des meilleures terres, qui furent attribuées à des colons protestants, anglais et écossais. Cromwell fit parquer une bonne partie de la noblesse irlandaise dans le comté de Connaught, sous peine de mort, avec le brutal ultimatum: « En enfer ou au Connaught! ». En 1641 les catholiques irlandais d'origine détenaient, pense-t-on, environ trois cinquièmes des terres d'Irlande; mais en 1665 il leur en restait un cinquième, presque tout dans le Connaught . En 1790, les Irlandais catholiques ne possédaient que 14 % de la terre de leur pays.

Après la victoire de Cromwell vinrent les lois dites Penal Laws destinées à éliminer de force la religion catholique et à empêcher les Irlandais indigènes de s'élever économiquement ou politiquement. Les activités de l’Église catholique furent sévèrement restreintes, à la limite d'être totalement proscrites, et les catholiques furent tenus de payer la dîme pour l'entretien de l’Église établie protestante. Seul était permis l'enseignement protestant, et l'envoi d'enfants à l'étranger pour y être éduqués nécessitait une autorisation spéciale, faute de laquelle l'on était passible de sanctions sévères. Un catholique ne pouvait ni voter, ni exercer de fonction publique, ni obtenir un grade militaire. Il ne pouvait acheter une propriété foncière, et il lui était interdit d'arborer des objets de luxe considérés par les protestants comme ne convenant pas à son statut. Dans cet ordre d'idées, par exemple, le catholique ne pouvait posséder un cheval valant plus de cinq livres sterling. Il n'avait pas juridiquement le droit d'épouser une protestante ce qui de toute façon n'était pas vraisemblable. (pp. 59-60)
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