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Citation de enkidu_


Les immigrants irlandais vivaient généralement dans « les quartiers vétustes des bourgs et des cités », et un contemporain les décrivit « entassés ensemble avec toutes leurs habitudes traditionnelles de malpropreté et d'indolence ». L'on ne peut pas récuser ces récits comme entachés de préjugés, car les immigrants irlandais du XIXe siècle ont été vus de la même façon par des écrivains aussi différents que le conservateur britannique Thomas Carlyle et le jeune révolutionnaire allemand de Manchester du nom de Friedrich Engels. Selon Carlyle, l'Irlandais « avec ses haillons et sa sauvagerie rieuse » effectuait « tout travail qui peut être fait par la seule force des bras et du dos - pour un salaire qui lui permette de s'acheter des pommes de terre ». Engels de même caractérisait l'Irlandais immigrant par une « grossièreté » qui le « place peu au-dessus du sauvage ». L'Irlandais, selon Engels, « dépose toute ordure et saleté devant la porte de sa maison, ici, comme il était accoutumé à le faire au pays; ainsi s'accumulent les flaques et les monceaux de boue qui défigurent les quartiers ouvriers et empoisonnent l'air ». L'ivrognerie était son enseigne, et s'il pouvait remplir les « tâches simples exigeant peu de soin, pour tout travail qui demande un long apprentissage ou une application régulière et soutenue, l'Irlandais dissolu, instable et buveur n'est pas à la hauteur ».
(...)
A Londres les Irlandais vivaient surtout dans les rues latérales et les fonds d'impasses, au voisinage des Anglais et dans des îlots des quartiers ouvriers, mais il n'y eut aucune assimilation, ni géographique ni sociale. Pénétrer dans certaines enclaves irlandaises nécessitait « des bottes épaisses et le cœur bien accroché » car elles étaient encombrées de porcs, de chiens et de volailles, et jonchées de rebuts de poisson et autres déchets, avec par-ci par- là de petites mares d'eau stagnante. Au lieu de plomberie et d'eau courante, il était habituel d'avoir un tonneau ou une cuve d'eau dans la cour, pour l'usage commun, près des latrines et des tas d'immondices. Un rapport officiel de l'époque parle des « effluves particulièrement déplaisants, particulièrement perceptibles par temps chaud ». Les maladies telles que le typhus et le choléra abondaient dans ce genre de milieu. (pp. 65-67)
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