SUEUR
Depuis ma naissance ils sont avec moi
Ces étangs gisant sous mes pores
Et cette faune qui dedans se noie
Chaque jour j’empeste encore et encore
Je transpire sans jamais m’arrêter
Cheveux et vêtements constamment trempés
On trouve des îlots et même des nasses
Lorsque ma peau ouvre ses sas
Quand le soleil est au plus haut
Mon corps déverse alors ses flots
En cascade et avec ardeur
Sur la terre dégouline
Ma sueur
Quand je m’imagine dans l’avenir
Que je sois debout ou couché
Eh bien oui je transpire
Même si je suis gelé
C’est difficile à croire je l’admets
Mais je transpire même par les yeux
Je raconte que ce sont des larmes
Je me sens si intensément honteux
Je ne porte pas du noir par chagrin
Les femmes ne font que croiser mon chemin
Je serai toujours un outsider
Et même mort je transpirerai encore