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Citation de enkidu_


Lorsque le Prophète eut conquis La Mecque, il se rendit d’abord dans l’aire sacrée et accomplit, monté sur sa chamelle, la circumambulation autour de la Kaaba. Les Arabes païens avaient entouré le parvis d’une couronne de 360 idoles, nombre qui correspond aux jours de l’année lunaire. Le Prophète frappa ces idoles de sa canne et les abattit l’une après l’autre, tout en récitant le verset coranique : « La vérité est venue ; la vanité s’est évanouie ; certes, la vanité est évanescente » (XVII, 33). Puis, il se fit donner la clef de la Kaaba et y entra. Les parois intérieures étaient ornées de peintures exécutées par un artiste byzantin sur commande des seigneurs païens de La Mecque ; elles représentaient des scènes de la vie d’Abraham combinées à des coutumes idolâtres ; s’y trouvait aussi une image de la Sainte Vierge à l’Enfant. Le Prophète recouvrit cette image de ses deux mains et ordonna d’effacer toutes les autres. L’icône de la Vierge fut détruite plus tard par un incendie(1).

Le récit traditionnel indique le sens et la mesure de ce qu’on appelle, à tort, « l’iconoclasme musulman » et que nous préférons désigner par le terme d’« ani-conisme » : si la Kaaba est le cœur de l’homme, les idoles qui la peuplaient représentent les passions qui obsèdent le cœur et l’empêchent de se souvenir de Dieu. Dès lors, la destruction des idoles — et par extension le rejet de toute image susceptible de devenir une idole — est pour l’Islam la parabole la plus évidente de la « seule chose nécessaire », à savoir la purification du cœur en vue du tawhîd, du témoignage ou de la conscience qu’« il n’y a pas de divinité hormis Dieu ».

Une iconographie musulmane se superposerait à cet exemple et le rendrait inefficace. Ce qui prend la place de l’icône, en Islam, c’est l’écriture sacrée : elle est, pour ainsi dire, le corps visible du Verbe divin.

(1) D'après AI-Azraqi, auteur de la plus ancienne histoire de La Mecque. L’icône représentait la Sainte Vierge tenant l’Enfant sur les genoux. (pp. 22-23)
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