Le temps est radieux, les collines sont vertes, l'eau du fleuve devient presque bleue. A l'horizon, enfin, la tant attendue Nikolaïevsk... Mais quel dommage ! Autrefois, les villes, aussi petites fussent-elles, s'annonçaient aux voyageurs venus de loin par les silhouettes de leurs clochers, les coupoles de leurs églises, les toits de leurs palais ou de leurs maisons. Maintenant, au contraire, même cette lointaine Nikolaïevsk s'annonce par deux grandes cheminées socialistes crachant de la fumée. L'église était là avant - je l'ai vue sur de vieilles photographies - mais elle aussi, comme tant d'autres belles choses du passé, a dû brûler dans le feu de la révolution bolchevique.