trop d’heures
figées dans l’eau
des paroles punaisées
aux langues
je dis
trop de temps raccourci
à l’épiderme de l’œil
qu’oublier d’irriguer les gestes
devient presque obligation
ce matin
j’ai écrit la dernière neige
la liberté de ne voir en toi
que le silence
de n’écouter que lui
pour dicter l’œil à venir
les larmes éclatées
de par ma voix
c’est comme si l’obscurité
acquiesçait à la lumière
comme si tes yeux
brillaient de noirceurs
d’improbables sourires
demain je saurai
si tu peux me rejoindre
on oublie toujours
les résolutions prises hier
quand le temps n’existe plus
le ciel s’exprime par nos mains
il n’y a plus de tristesse
autrement qu’en regards frontière
ta peau
entre la vie et mon cœur
l’arbre offert
à qui veut l’entendre
le vent qui souffle
dans les feuillages
un simple secret
l’ouverture d’une porte
quel chemin emprunter?
comme si chaque instant
m’ayant amené ici
n’avait jamais eu lieu
douleur a la poitrine
ta voix
lointaine musique de forêts étranges
sans fin la vie commence
sur des ruines de phrases
une langue en morceaux
dans la bouche des pierres
sculptées en sourires faux
et tous ces mots
vidés de leurs sens
c’est trop loin du cœur
du nœud des problèmes
en scintillements
n’oublie pas poète
on ne peut se passer
de ce qui nous nourrit
de désastres
prends le temps
déchire le voile bleu
devant tes yeux
annule ce qui s’étend devant
ce qui couche les courages
les peurs les autres moments
les refusés les rejetés les circonscrits
ah te souvins-tu poète
accroché au fil
de toutes les folies