Je pense parfois à un meurtre que je n'ai pas commis.
On m'arrête.
— Mais je n'y suis pour rien !
— Nous le savons. Inutile de crier ainsi.
On m'interroge.
— Pas la peine d'avouer. Personne ne te soupçonne de rien.
Je n'avoue pas.
Arrive le jour du procès.
Mon avocat me conseille de plaider coupable.
— C'est la meilleure solution, dit-il. Si tu étais coupable, je t'aurais conseillé de nier.
Mais je maintiens que je suis innocent.
Le juge est d'accord avec moi pour dire qu'il est impossible
que j'aie pu commettre ce meurtre. Mon alibi est en béton.
Il me condamne.
La peine de mort n'existe plus mais, un matin, au lever du soleil,
on m'emmène dans une cour intérieure et, tandis que mes complices
d'innocence tapent sur des assiettes et des casseroles en fer-blanc,
on me pend.
Voilà le genre de pensées qui me viennent parfois à l'esprit.
C'est la pagaille dans ma tête !