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Citation de Partemps


Inutile de mettre le doigt sur la violence, le charnel de cette poésie. Cabral donne à son mal être, la force de sa révolte, les cris d’une quête d’absolu. Et à quoi bon la poésie si elle n’est pas déséquilibre, questionnement, refus de l’ordre et mise en danger pour aller de l’avant ? À quoi bon si elle ne prétend pas sauver le monde d’une façon ou d’une autre, loin de nos vanités personnelles ? En 1981, Cabral récidive dans la même ligne avec Et sois cet océan!…dans une langue dont le lyrisme ne masque rien des maux de l’existence, dans des pages qui disent les amitiés, où le corps et la nature se mêlent pour exprimer la souffrance de vivre.

Pour Rémy S.

Il y a des êtres qui ne sont pas d’ici. Ils n’habitent ni tout à fait un rêve ni la maison du monde. Et ils vont droit au jour. Ils dorment sur leurs armes dans une aube de cendres. Ils vont au plus grand large si proches de nous- mêmes qu’on les voit quelquefois sur des barques fantômes. Ils ne s’attardent pas au feu des attelages et l’huile dans les lampes n’éclaire qu’un peu de leurs visages. Ils ne se couchent pas sur les pierres domestiques, ils nous jettent des mots simples comme les pierres, ils entrent par effraction dans nos yeux éboulés et suivent des aurores qui toujours se rassemblent. Ce sont des enfants seuls qui avancent de face, qui réchauffent la pluie et qui rentrent le feu dans les maisons d’hiver. Ils sont comme un chemin au milieu des lucioles. Le chemin ne prend pas mais il donne.

Rémy était l’un de ces êtres. Il était du peuple de l’holocauste. C’était un insoumis à la douceur rebelle.

Nîmes, le 12 octobre 1978
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