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Citation de Chimere


Mon téléphone sonne, ne fait que sonner, je vis dans le sas d'entrée d'un magasin. Le jour, la nuit, ça ne s'arrête pas. Les amis soutiennent, certains s'en vont, comme celui qui m'écrit, alors que je n'ai rien fait, rien dit : "Que ce soit vrai importe peu, faire ça est honteux, c'est une flèche plantée dans le dos de la gauche, tu n'en sortiras pas grandie"... L'ancien ami est journaliste. Il y a encore quelques jours, il déjeunait chez moi, s'asseyait sur ma chaise, caressait mon chien, appréciait un repas que je lui avais cuisiné. Alors quoi ? De quoi suis-je responsable ? Je me suis juré le silence, pourtant je l'appelle, je ne peux pas croire ce que je lis. Comme il ne répond pas, je laisse un message, m'insurge, faire " ça ", c'est faire quoi ? Rester terrée chez soi, un " chez-soi " qui n'est même pas chez moi ? Ne pas répondre aux sollicitations ? Se taire ? Refuser les interviews, les directs, les semi-directs, les différés, les enregistrés, les d'ici, les d'ailleurs, les du monde entier ? Faire " ça ", c'est faire quoi ? Ne rien faire, se faire toute petite, minuscule, une poussière ? Tu t'en fous de la poussière, comme de l'amitié que tu balayes au nom de la gauche qui souffre. Et moi ? As-tu pensé que je pouvais souffrir de tout ce cirque, que j'étais innocente ? Que je n'avais rien demandé, ni il y a huit ans, ni depuis deux semaines, pas même répondu que je ne voulais pas répondre, pas même confié un morceau de mot sur lequel un journaliste pourrait prendre appui pour écrire ? Faire " ça ", c'est faire quoi ? Exister ? Depuis le 15 mai, c'est la seule chose que j'ai tenté de continuer à faire. Vivre, ou plutôt survivre. Pardon.
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