Incantation adressée à Girra, dieu du feu.
... Tous les hommes espèrent ta brillante clarté. Je cherche, je me tourne vers ta torche pure, ô seigneur, je saisis l'ourlet de ton vêtement, je saisis l'ourlet de ta haute divinité, je saisis l'ourlet de mon dieu et de ma déesse, du dieu et de la déesse de ma cité.
Aie pitié de moi, ô seigneur. La sorcière a donné de la voix contre moi comme un tambour. Elle m'a saisi à la tête, au cou, au crâne, elle m'a saisi aux yeux qui voyaient, elle m'a saisi aux jambes qui marchaient, elle m'a saisi aux genoux qui se pliaient, aux bras qui portaient des charges.
Alors, en présence de ta grande divinité, je place deux statuettes de bronze enlacées, celle de mon sorcier et celle de ma sorcière, du sorcier et de la femme qui trame sa sorcellerie contre moi (...) J'y ajoute du soufre pur, je les brûle, je les consume. Regarde vers moi, ô seigneur, et arrache-les de mon corps, dénoue leur mauvaise magie. Toi, Girra, tu es le seigneur, celui qui marche à mes côtés, garde-moi en santé, que je proclame tes prouesses et chante tes lounages.
pp. 127-128
Au commencement du temps (poème du III° millénaire)
Qu'An-le Ciel
... Que Ki-la Terre se révèlent dans toute leur beauté !
Elle était verte comme un jardin, elle était fraîche.
Les creux dans le sol étaient pleins d'eau.
An, le Seigneur, se tenait là comme un homme plein de jeunesse.
An-le Ciel et Ki-la Terre résonnaient l'un vers l'autre.
En ce temps-là les dieux Enki et Nunki ne vivaient pas encore,
Enlil ne vivait pas,
Ninlin ne vivait pas,
Aujourd'hui était comme l'an dernier,
Le passé lointain était comme l'an dernier,
Le soleil ne brillait pas encore,
La lune ne se levait pas encore.
(traduit de la version anglaise, p. 203).