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Citation de Croquignolle


Elle portait un rayon de soleil,
De la hanche à la taille, au fond d'une corbeille
Chargée de gerbes d'yeux jaunes aux cils laiteux
Et de bouquets d'oeillets nuiteux.
Les beaux messieurs du festin
Criblaient la mûre de son sein
D'oeillades appuyées,
- "Demandez, demandez mes fleurs-de-mariées !"

Tinca, ma fill' ! Tes chaussons de lampasse,
Tes boucles, tes colliers, c'est pas Nastasse
Qui te les a filés, ces dix anneaux de choix,
C'est pas lui qui te les a mis aux doigts !

Ta chair d'ébène, qui donc a su la pétrir,
Et qui a bu ton fallacieux soupir ?
A qui t'es-tu livrées, ma fill', pour qu'il connaisse
Ton être et ton corps d'emperesse ?

Qui a dénoué ta chevelure au parfum de tabac ?
Qui t'a ôté le corsage et les bas ?
Qui a voulu enfouir,
En plein délire,
Ta tête dans ses bras noueux, laineux,
Et t'a transie jusqu'aux os de son feu ?
Tu n'as pas voulu nous livrer
Le lieu où tu nuitais,
Putain sucrée,
Au milieu des muguets de mai !

Tu vois, Nastasse, le bagnard
N'a pénétré qu'une fois ta chair;
Mais alors tout entière,
Avec son long poignard.

(Tinca - p .73)
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